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Corse : la police dévoile l’emprise mafieuse de 20 réseaux criminels sur l’île

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Une enquête confidentielle révèle comment ces groupes infiltrés dans l’économie légale menacent la stabilité de la région.

La Corse est sous l’emprise d’une vingtaine d’organisations criminelles structurées en deux coalitions rivales, selon une analyse stratégique de la police judiciaire. Ces réseaux, décrits comme exerçant un contrôle de type mafieux, ciblent systématiquement les secteurs les plus lucratifs de l’île : bâtiment, immobilier, tourisme ou encore transport maritime. Leur particularité ? Une infiltration poussée dans les sphères politiques, économiques et sociales locales, leur permettant de blanchir leurs activités illicites tout en étendant leur influence.

Ces groupes, bien qu’autonomes, nouent des alliances temporaires pour éviter les conflits ouverts et maximiser leurs profits. Les autorités observent une recomposition inquiétante des équilibres criminels depuis plusieurs mois, marquée par une recrudescence des violences. Sept homicides, dont six liés à des règlements de comptes, ont été recensés depuis le début de l’année, illustrant cette instabilité grandissante.

Parmi les factions les plus puissantes figure celle du Petit Bar, récemment frappée par des condamnations à de lourdes peines de prison. Malgré cela, elle conserve un important réseau d’appuis politiques et économiques, tant en Corse qu’à l’étranger. Son influence serait renforcée par des liens avec des figures indépendantistes, comme Pierre Paoli, soupçonné d’utiliser des méthodes illégales pour contrôler des secteurs clés.

L’autre coalition majeure rassemble des clans historiques, tels les Mattei, connus pour leur implication dans le trafic de stupéfiants et une vendetta ancestrale avec la famille Costa. Les récentes arrestations dans leurs rangs pourraient toutefois redistribuer les cartes. Un autre groupe, surnommé « les Africains » en raison de ses connexions gabonaises, se distingue par sa puissance financière et ses ambitions territoriales, notamment en Balagne, où des incendies criminels ciblant des bateaux ont défrayé la chronique.

Cette situation préoccupante souligne la difficulté des autorités à endiguer l’expansion de ces réseaux, dont les ramifications touchent désormais l’économie légale et les institutions locales. Les tensions persistantes entre factions laissent craindre une escalade de la violence, dans un contexte où la frontière entre crime organisé et sphère publique semble de plus en plus poreuse.

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