Europe
Colère des Balkans occidentaux devant le blocage de leur adhésion à l’UE
Bloqués depuis des années dans l’antichambre européenne, plusieurs dirigeants des pays des Balkans occidentaux candidats à l’adhésion ont dit jeudi leur « mécontentement » et dénoncé le manque de « crédibilité » de l’UE, à l’issue d’un sommet avec les Vingt-Sept.
« Nous n’avons rien obtenu », a résumé sèchement le président serbe Aleksandar Vucic au cours d’une conférence de presse commune à Bruxelles avec ses homologues albanais et macédonien.
Le veto opposé par la Bulgarie à l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord pour des raisons de contentieux historiques et culturels a ulcéré les dirigeants des Balkans.
« La position bulgare reste inchangée jusqu’à ce que le parlement bulgare prenne une décision », a annoncé Kiril Petkov, renversé mercredi soir par une motion de censure votée par le Parlement.
Par contrecoup, Sofia bloque également les négociations avec l’Albanie, dont la candidature est liée à celle de la Macédoine du Nord.
Le Premier ministre albanais Edi Rama a dénoncé cette situation et le fait que les 26 autres membres de l’UE « restent assis et offrent un spectacle effrayant d’impuissance ».
« Tout cela est vraiment très, très inquiétant », s’est insurgé Edi Rama.
« C’est un coup dur pour la crédibilité de l’Union européenne », a lancé le Premier ministre macédonien Dimitar Kovacevski.
La conférence de presse prévue à l’issue du sommet avec les présidents des institutions européennes et le président français Emmanuel Macron a été annulée, officiellement pour une question de temps.
« Ils ont été très intelligents de l’annuler. Cela démontre qu’ils se sentent vraiment très mal face à ce qui se passe », a commenté Edi Rama, qui a multiplié les piques à l’adresse des dirigeants de l’UE.
Les dirigeants des Balkans occidentaux n’ont pas caché non plus leur amertume devant l’empressement de leurs homologues auprès de l’Ukraine et de la Moldavie à qui ils veulent octroyer le statut de candidat à l’adhésion.
La décision qui exige l’unanimité des Vingt-Sept devrait être annoncée au cours du sommet organisé après leur rencontre avec leurs homologues des Balkans.
« Pas d’illusions »
Edi Rama a conseillé aux Ukrainiens de ne « pas se faire d’illusions » sur le statut de candidat, car le processus pour l’adhésion sera très long.
« La Macédoine du Nord est candidate depuis 17 ans, si je n’ai pas perdu le compte, et l’Albanie depuis huit ans », a-t-il rappelé.
« L’adhésion prendra beaucoup de temps », a confirmé le Premier ministre belge Alexander De Croo.
La Macédoine du Nord est candidate depuis 2005, le Monténégro depuis 2010, la Serbie depuis 2012 et l’Albanie depuis 2014. La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo, qui n’est pas reconnu par cinq membres de l’UE, ne sont encore que des « candidats potentiels ».
Les blocages pour l’ouverture des négociations sont sérieux. Les contentieux entre la Serbie et le Kosovo bloquent les aspirations de Belgrade. Aleksandar Vucic a été catégorique : pas question de reconnaître le Kosovo.
La présidente du Kosovo Vjosa Osmani-Sadriu a mis en garde l’UE contre tout espace laissé à l’influence « d’autres acteurs » car « il est évident qu’ils l’utiliseront ».
La Russie, la Chine, la Turquie et les pays du Golfe gagnent en influence dans cette région dont les attentes sont déçues par les atermoiements de l’UE.
Parmi les options à l’étude pour « remettre de l’énergie » dans le processus figurent une libéralisation des visas pour le Kosovo, un découplage des candidatures de l’Albanie et de la Macédoine du Nord et l’octroi du statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine dans les mêmes conditions que pour l’Ukraine et la Moldavie. Mais elles ne font pas consensus entre les Vingt-Sept, selon une source diplomatique.
« Le choix de donner le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie est un geste politique très fort, mais les conditions pour ouvrir les négociations sont exigeantes et la décision nécessite l’unanimité », a rappelé le représentant d’un État membre.
Les dirigeants européens devaient débattre jeudi de la proposition de créer une « Communauté politique européenne » lancée par le président français Emmanuel Macron et soutenue par Charles Michel, pour permettre de préparer les candidats à l’intégration. Ceux-ci seront neuf avec l’Ukraine et la Moldavie, car la Turquie attend aussi son tour, depuis 23 ans.
Europe
Espagne : Au moins 62 morts dans des inondations « dantesques »
Soixante-deux morts, des villages isolés et des infrastructures dévastées, le sud-est de l’Espagne lutte pour se relever après des inondations dramatiques. Les secours restent mobilisés pour retrouver les disparus et apporter de l’aide aux sinistrés.
Les inondations qui ont frappé mardi soir le sud-est de l’Espagne ont causé la mort de 62 personnes, selon un bilan provisoire annoncé mercredi par les autorités espagnoles. Les efforts de secours s’intensifient pour accéder aux villages coupés du reste du pays, et les recherches se poursuivent pour identifier les victimes. Dans un contexte d’urgence, une ligne téléphonique a été mise en place pour les familles des disparus, illustrant l’angoisse qui touche de nombreuses personnes, comme Jessica Sandoval, toujours sans nouvelles de son frère résidant à Valence.
Le Premier ministre Pedro Sánchez a exprimé son soutien aux familles affectées, promettant l’assistance de l’État face à cette crise. Il a rappelé que la situation demeure critique avec des routes coupées, des ponts endommagés, et des zones encore inaccessibles, et a exhorté les habitants à rester vigilants. Margarita Robles, ministre de la Défense, a souligné la gravité de la situation, mentionnant la mobilisation de mille militaires et de plusieurs hélicoptères pour venir en aide aux sinistrés.
Des communes telles que L’Alcudia, près de Valence, et Letur, dans la province d’Albacete, figurent parmi les plus sévèrement touchées. Les habitants de ces localités ont rapporté des scènes chaotiques. Consuelo Tarazona, maire d’Horno de Alcedo, a décrit une montée des eaux « monstrueuse » qui a pris les résidents par surprise, laissant peu de temps pour alerter le voisinage.
Face à ces événements, les autorités espagnoles ont pris des mesures drastiques pour limiter les déplacements : les écoles ont été fermées à Valence, les événements publics annulés, et plusieurs vols et trains suspendus. L’impact sur le réseau ferroviaire a été tel qu’Adif, opérateur ferroviaire espagnol, a interrompu les liaisons entre Madrid et Valence pour la journée de mercredi. La tempête a même provoqué le déraillement d’un train à grande vitesse en Andalousie, bien qu’aucun blessé ne soit à déplorer.
Les causes de ce phénomène, nommé « gota fria » ou « goutte froide », sont bien connues des experts météorologiques. Chaque automne, la région méditerranéenne espagnole subit ces dépressions en altitude qui génèrent des pluies soudaines et intenses. Les scientifiques attribuent l’intensification de ces événements extrêmes au changement climatique, qui accentue leur fréquence et leur ampleur, comme l’a rappelé Jess Neumann, hydrologue à l’Université de Reading. Ce phénomène illustre la nécessité d’adapter infrastructures et urbanisme pour mieux affronter les futurs aléas climatiques.
Ces inondations, tragiquement emblématiques des défis posés par le réchauffement climatique, imposent une réflexion globale sur la gestion des infrastructures urbaines et rurales.
Europe
Venise : la taxe d’entrée doublée pour les réservations tardives en 2025
La taxe d’entrée instaurée à Venise pour endiguer le surtourisme connaîtra une augmentation en 2025. Les réservations de dernière minute seront désormais soumises à un tarif doublé, dans le but de dissuader l’afflux de visiteurs d’un jour.
Depuis le 25 avril dernier, Venise exige des visiteurs d’un jour, lors de journées de forte affluence, une contribution de cinq euros, une mesure qui sera reconduite en 2025, avec un renforcement pour les réservations tardives. Concrètement, à partir du 18 avril prochain et pendant 54 jours spécifiques, le tarif restera à cinq euros pour les voyageurs organisant leur visite au moins quatre jours à l’avance. En revanche, ceux qui réservent un court séjour en dernière minute devront s’acquitter d’une taxe doublée, soit dix euros. Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a confirmé cette hausse sur la plateforme X (anciennement Twitter), précisant que les résidents et les personnes nées à Venise n’auront qu’à présenter une pièce d’identité pour être exemptés.
Oggi abbiamo presentato le novità della sperimentazione del contributo di accesso per l’anno 2025.
A #Venezia stiamo cercando di affrontare il tema dell’overtourism, inserendo un sistema di prenotabilità della Città.
Grazie al lavoro di tante persone tra cui dirigenti,… pic.twitter.com/gBBRab5n1a
— Luigi Brugnaro (@LuigiBrugnaro) October 24, 2024
Malgré l’objectif affiché de limiter le tourisme journalier, l’impact de cette taxe reste incertain. Selon Isabelle Kahna, fondatrice des Ailes de Venise, une association prônant un tourisme durable, la mesure n’a pas encore eu d’effet significatif sur le nombre de visiteurs quotidiens, et elle estime qu’il s’agit d’une réponse symbolique face aux avertissements de l’Unesco. Venise avait en effet été menacée d’inscription sur la liste du patrimoine en péril en 2023 en raison de l’afflux de visiteurs qui fragilise ses infrastructures et son écosystème unique.
Si les séjours avec hébergement restent exonérés de cette taxe, cette mesure de dissuasion a pour vocation de réguler le flux touristique pendant les périodes critiques, mais sa véritable efficacité pour préserver la Sérénissime de la surcharge touristique reste à démontrer.
Europe
Zelensky accuse la Corée du Nord d’envoyer des troupes en soutien à la Russie
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé, ce dimanche, une collaboration militaire croissante entre la Russie et la Corée du Nord, allant au-delà de la simple fourniture d’armements. Il affirme que des soldats nord-coréens rejoindraient les forces russes, une accusation immédiatement démentie par le Kremlin.
Volodymyr Zelensky a de nouveau attiré l’attention sur l’alliance entre Moscou et Pyongyang, affirmant que cette coopération ne se limite plus à l’envoi d’armements mais inclut désormais l’envoi de soldats nord-coréens. Lors de son allocution quotidienne du 13 octobre, le président ukrainien a mis en garde contre cette nouvelle dimension du soutien nord-coréen à la Russie, qu’il qualifie de menace grandissante.
Face à cette situation, Kiev appelle à un renforcement rapide de l’aide militaire occidentale, notamment en matière d’armement longue portée pour intensifier la pression sur les forces russes.
Le Kremlin a, pour sa part, catégoriquement rejeté ces accusations, tout en niant également les affirmations de Séoul selon lesquelles Pyongyang fournirait des missiles et des munitions à Moscou. Toutefois, la récente intensification des relations entre la Russie et la Corée du Nord, illustrée par la visite de Vladimir Poutine à Pyongyang en juin, où il a conclu un accord de défense mutuelle avec Kim Jong-un, semble confirmer l’existence d’une coopération militaire stratégique.
Cette évolution est perçue par les observateurs occidentaux comme une menace pour l’équilibre régional, renforçant la nécessité pour l’Ukraine de recevoir davantage de soutien militaire de la part de ses alliés pour éviter une escalade prolongée du conflit.
-
ÉconomieEn Ligne 2 semaines
155 milliards d’euros en fournitures et mobilier pour l’État en 2023
-
Faits DiversEn Ligne 4 semaines
Faits-Divers : Le corps de Lina, 15 ans, retrouvé dans la Nièvre
-
SèteEn Ligne 1 mois
Sète : Un plaisancier perd la vie en mer agitée, sans alerte météo annoncée
-
ÉconomieEn Ligne 1 mois
Une nouvelle flambée des prix alimentaires attendue pour 2025
-
FranceEn Ligne 2 semaines
Le Service National Universel compromis par les restrictions budgétaires
-
EuropeEn Ligne 2 semaines
Espagne : Au moins 62 morts dans des inondations « dantesques »
-
PolitiqueEn Ligne 3 semaines
Le gouvernement Barnier prêt à dégainer le 49.3 pour le budget 2025
-
SociétéEn Ligne 4 semaines
Un épisode cévenol met la moitié sud de la France en alerte rouge