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Au procès Sarkozy, l’heure de l’accusation

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L'ancien président Nicolas Sarkozy (C) quitte le tribunal de Paris le 7 décembre 2020 / ©AFPAu lendemain des fermes dénégations de Nicolas Sarkozy, l’accusation prend ses réquisitions mardi à Paris à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat, jugé pour corruption et trafic d’influence avec son avocat et un ancien haut magistrat dans l’affaire dite des « écoutes ».

Après plusieurs jours de débats tendus à la 32e chambre correctionnelle, les deux représentants du Parquet national financier (PNF) doivent prendre la parole dans l’après-midi, après la plaidoirie de la partie civile.

Les trois prévenus encourent 10 ans de prison et un million d’euros d’amende.

Pris pour cible par la défense, les procureurs financiers vont devoir porter le fer au nom d’un parquet qui, en 2017, avait accusé Nicolas Sarkozy d’avoir usé de méthodes de « délinquant chevronné » – une formule qui « n’est pas passée », a lancé ce dernier lundi.

L’ancien locataire de l’Elysée (2007-2012) est soupçonné d’avoir conclu un « pacte de corruption » en 2014, en obtenant des informations protégées par le secret, via son avocat Thierry Herzog, auprès du haut magistrat Gilbert Azibert, sur une procédure à la Cour de cassation.

Ce, en contrepartie, selon l’accusation, d’un « coup de pouce » pour un poste à Monaco, convoité par Gilbert Azibert mais qu’il n’a finalement jamais eu.

Au coeur des charges: une série de conversations enregistrées sur une ligne officieuse ouverte au nom de Paul Bismuth par Thierry Herzog pour échanger avec Nicolas Sarkozy – en toute confidentialité, croyaient-ils.

Cette ligne avait été découverte début 2014 par les juges qui instruisaient l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, entraînant l’ouverture d’une autre information judiciaire.

Les deux hommes y discutent notamment du pourvoi en cassation engagé par l’ex-président, alors en cours d’examen: Nicolas Sarkozy souhaitait voir la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire annuler la saisie de ses agendas présidentiels dans l’affaire Bettencourt.

Dans ces échanges, « Gilbert » apparaît à plusieurs reprises: avocat général dans une chambre civile, il ne prenait pas part à cette procédure mais il est pourtant cité par Me Herzog, qui déclare aussi que le magistrat a eu accès à un avis confidentiel.

« Il a bien bossé hein », lance l’avocat. « Moi, je le fais monter », « je l’aiderai », dit également Nicolas Sarkozy. Puis, alors qu’il se trouve à Monaco, il semble s’engager à faire la « démarche » pour Gilbert Azibert auprès des autorités monégasques – avant d’y renoncer.

« Bavardages »

Mais ce « pacte de corruption » n’a jamais existé, ont balayé les prévenus au cours du procès.

Ces conversations sont des « bavardages » entre deux « frères », a certifié Nicolas Sarkozy lundi, affirmant que son avocat avait voulu le « rassurer » en rapportant de simples « impressions » sur cette procédure. Et il le clame: jamais il n’a eu « aucune information privilégiée ».

« Oui », comme « cent fois dans sa vie », il a envisagé de rendre un « service » à Thierry Herzog, qui lui parlait de son « ami » Gilbert Azibert, mais il ne s’agissait pas d’une « contrepartie ».

Et au final, a souligné Nicolas Sarkozy, la Cour de cassation ne lui a pas donné gain de cause et Gilbert Azibert n’a pas eu de poste à Monaco. « Il reste quelques bribes de conversations entre deux amis, sans qu’il y ait le moindre début de réalisation de quoi que ce soit », a-t-il argué.

Selon la loi, il n’est cependant pas nécessaire que la contrepartie ait été obtenue, ni que l’influence soit réelle, pour caractériser les délits de corruption et de trafic d’influence.

Depuis le début du procès, les procureurs financiers Jean-Luc Blachon et Céline Guillet sont restés en retrait, avares en questions et proches de la procédure, semblant embarrassés par une enquête préliminaire menée parallèlement à ce dossier.

Ouverte début 2014, elle visait à débusquer la « taupe » qui aurait informé Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog que leur ligne « Bismuth » était « branchée », en sus des lignes officielles de l’ex-président. Cette enquête a finalement été classée sans suite fin 2019.

Un enquête « dissimulée », pilonnée par la défense. « Le mensonge, il n’est pas de mon côté, il est du côté de l’accusation », a renchéri Nicolas Sarkozy.

« Aucun texte n’imposait de la communiquer », avait répliqué plus tôt le procureur Jean-Luc Blachon, évoquant un « esprit de complotisme » chez les prévenus.

Fin du procès jeudi soir.

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« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron

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"Bavardage creux", "dérive préoccupante" : les politiques réagissent à l'allocution d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.

Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.

Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.

Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.

Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.

L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.

La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.

Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.

Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.

Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.

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Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police

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Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police

La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ses portes après une restauration titanesque. Un impressionnant dispositif de sécurité sera mis en place pour garantir la sérénité de l’événement.

La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue pour ce week-end, sera marquée par un dispositif de sécurité d’une ampleur exceptionnelle. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dévoilé les détails de cette opération lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance de protéger cet événement symbolique et historique.

Le déploiement de 6.000 agents des forces de l’ordre, comprenant policiers et gendarmes, est prévu pour les deux jours de célébrations. Ce chiffre reflète l’engagement des autorités à garantir la sécurité de la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus, ainsi que des milliers de visiteurs. Ce dispositif est comparable à celui mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, illustrant ainsi la gravité de la situation sécuritaire.

Bien que Laurent Nuñez ait affirmé qu’aucune menace spécifique n’avait été identifiée, il a rappelé que la France demeure sous le coup d’un niveau de menace terroriste élevé. Pour faire face à ce risque, des mesures supplémentaires seront prises, notamment l’implication de militaires du dispositif Sentinelle et une attention particulière portée à la lutte contre les drones, sous l’égide de l’armée.

La brigade fluviale et la BRI, avec ses tireurs d’élite, seront également de la partie, renforçant ainsi la sécurité sur l’île de la Cité, où l’accès sera strictement contrôlé. Seuls les invités et les prestataires de services auront le droit d’accéder à cette zone historique, tandis que la circulation sera interdite.

Les préparatifs pour la réouverture ont déjà commencé, avec des restrictions de circulation mises en place dès mercredi. Cinq zones de confinement seront établies sur les quais hauts de la rive gauche pour accueillir jusqu’à 40.000 personnes samedi, tandis que la capacité de la cathédrale elle-même est limitée à 3.000 personnes.

Lors de cette conférence, le préfet de police était accompagné par des figures importantes de la vie parisienne, telles que Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame, Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, et Ariel Weil, maire de Paris Centre, soulignant ainsi l’engagement collectif pour la réussite et la sécurité de cet événement.

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