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Verdict pour un policier belge jugé pour la mort par balle d’une fillette kurde

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Le tribunal de Mons en Belgique rend vendredi son jugement à l’encontre d’un policier belge accusé d’avoir tiré sur une camionnette de migrants, tuant involontairement une fillette kurde de deux ans, lors d’une course-poursuite sur une autoroute en 2018.

Lors du procès, en novembre, une peine d’un an de prison avec sursis avait été réclamée par l’accusation contre Victor-Manuel Jacinto Goncalves, 48 ans, jugé pour « homicide involontaire ».

La représentante du parquet avait fustigé l’imprudence du policier, qui à ses yeux avait forcément conscience, en utilisant son arme, du danger encouru par les occupants de la camionnette –une trentaine de migrants dont plusieurs enfants.

Mais elle avait justifié cette relative clémence par l’absence d’éléments prouvant que le prévenu aurait « délibérément voulu porter atteinte à la vie d’autrui ».

Le jugement du tribunal correctionnel est attendu à 13H00 (12H00 GMT).

Le drame a pour toile de fond le trafic de migrants dans le triangle Paris-Bruxelles-Londres et la politique du gouvernement belge jugée trop « répressive » par les associations.

Dans la nuit du 16 au 17 mai 2018, sur une autoroute de Wallonie, au sud de Bruxelles, une camionnette remplie de migrants pris en charge à Grande-Synthe (nord de la France) accélère pour échapper à une voiture de police qui veut l’intercepter.

Face à ce refus d’obtempérer, l’un des policiers sort son arme par la fenêtre. Il vise le « pneu avant gauche » en doublant, selon ses explications pendant l’enquête, mais un brusque coup de volant de son collègue dévie son tir.

A l’intérieur de la camionnette, Mawda, installée derrière le chauffeur, est touchée d’une balle qui lui traverse la tête. Elle décède dans l’ambulance.

Le policier auteur du tir a rapidement reconnu son geste. Mais, a-t-il affirmé au procès, « si j’avais su qu’il y avait un enfant (à bord du véhicule pris en chasse), jamais j’aurais sorti mon arme ».

« Disproportion »

Il s’est dit « effondré » par le décès de Mawda et a exprimé des regrets face aux jeunes parents de la fillette. En pleurs à l’audience, la maman était venue avec un biberon en guise de souvenir.

Inculpé au bout d’un an et demi et laissé libre par le juge d’instruction, M. Jacinto Goncalves a été jugé avec deux Kurdes d’Irak, placés eux en détention provisoire et contre lesquels le parquet a réclamé de la prison ferme.

Jargew Del, 21 ans, et Rasol Dilman Ahmed, 28 ans, sont accusés d’être respectivement le chauffeur de la camionnette et le passeur ayant récupéré le véhicule à Liège (est de la Belgique) pour transporter les migrants. Ils nient les faits qui leur sont reprochés.

Dix ans de prison ont été requis à l’encontre du premier (déjà condamné en France pour trafic d’êtres humains) et sept ans contre le second, décrit par l’accusation comme le « convoyeur » ayant ordonné au chauffeur de ne pas s’arrêter pendant la course-poursuite.

Me Selma Benkhelifa, avocate des parents de Mawda, s’est étonnée de la « disproportion » entre ces peines et celle demandée contre le policier, voyant dans les deux jeunes Kurdes les « boucs émissaires » du dossier.

Ayant fui l’Irak en 2015, à moins de 25 ans, les parents de Mawda sont arrivés en Europe en traversant la Méditerranée. Au moment du drame, ils cherchaient un passage vers l’Angleterre depuis les environs de Calais en France.

Leur fillette a été enterrée à Bruxelles en juillet 2018, et le couple bénéficiait depuis février 2019 d’un droit de séjour temporaire en Belgique pour des raisons humanitaires.

Leur situation est désormais régularisée « de manière définitive », a annoncé vendredi à la radio publique le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, soulignant avoir usé de son « pouvoir discrétionnaire ». « C’était normal pour qu’ils puissent vivre leur deuil de manière apaisée », a-t-il justifié.

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Culture

Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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Europe

Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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