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Un million d’hectares dévorés par les flammes en Europe durant l’été 2025

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L’été dernier a marqué un tournant dans l’histoire des incendies européens, avec une superficie ravagée sans précédent et des phénomènes climatiques extrêmes qui ont durablement éprouvé les territoires.

Les pays de l’Union européenne ont enregistré depuis le début de l’année 2025 une surface brûlée dépassant le million d’hectares, un seuil jamais atteint depuis la création des statistiques en 2006. Ce bilan dépasse le précédent record établi en 2017, où près de 989 000 hectares étaient partis en fumée. La France, pour sa part, a connu des feux particulièrement virulents, notamment dans la région méditerranéenne, même si le record national de 2022 n’a pas été battu.

Dans l’Aude, un incendie qualifié d’exceptionnel a sévi pendant plusieurs jours, consumant plus de 13 000 hectares sur une superficie parcourue de 17 000 hectares. Seize communes ont été touchées par cet épisode, considéré comme le plus grave sur le littoral méditerranéen depuis un demi-siècle. Les sapeurs-pompiers ont fait état d’une intensité et d’une propagation inhabituelles, nécessitant la mobilisation de plus de 2 000 personnels venus de toute la France.

Ces événements s’inscrivent dans un contexte climatique marqué par des températures élevées et un déficit pluviométrique prononcé. L’été 2025 se classe ainsi au troisième rang des étés les plus chauds jamais enregistrés, avec une anomalie thermique de +1,9 °C, derrière 2003 et 2022. Vingt-sept jours ont été recensés comme correspondant à une vague de chaleur, plaçant cette saison au second rang pour la durée de ces épisodes caniculaires. La sécheresse persistante, notamment dans le sud du pays, a contribué à assécher les sols et à amplifier les risques incendiaires.

Les conséquences humaines de ces feux ont été lourdes. Une sexagénaire a perdu la vie dans l’incendie de l’Aude, et vingt-quatre personnes ont été blessées. D’autres pays européens ont également payé un tribut élevé, avec plusieurs décès signalés en Espagne, au Portugal et à Chypre, où des surfaces considérables ont été dévastées.

La question des moyens de lutte contre les incendies est revenue avec acuité. La flotte aérienne française, composée de douze avions amphibies Canadair dont la moyenne d’âge atteint trente ans, a montré ses limites face à la simultanéité des sinistres. Des commandes supplémentaires ont été passées, mais les livraisons ne sont attendues qu’à l’horizon 2028. Par ailleurs, les sapeurs-pompiers s’inquiètent des retards pris dans les décisions publiques, en raison des changements gouvernementaux répétés, alors que l’urgence climatique impose une anticipation accrue.

Face à l’amplification du phénomène, des voix s’élèvent pour promouvoir la création d’une flotte européenne de lutte anti-incendie, afin de mutualiser les ressources aériennes. Le mécanisme de solidarité entre États membres a déjà fonctionné cette année, avec des envois de matériel vers l’Espagne et le Portugal. Les spécialistes alertent sur l’extension géographique des zones à risque, désormais concernées par des incendies d’une ampleur inédite.

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