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Un élu mosellan victime d’une mystérieuse lettre de démission : la justice lui donne raison

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Un conseiller municipal injustement évincé retrouve son siège après une bataille judiciaire révélant des pratiques troublantes.

Le tribunal administratif de Strasbourg a rendu une décision en faveur d’un élu local de Moselle, contraint de quitter son mandat à la suite d’une lettre de démission falsifiée. Les juges ont estimé qu’une démission ne peut être valable que si elle émane clairement et librement de l’élu concerné, invalidant ainsi la décision du maire qui avait acté ce départ sans vérification préalable.

Julien Ruaro, ingénieur de 39 ans et conseiller municipal de Coin-lès-Cuvry depuis 2020, s’est retrouvé malgré lui privé de ses fonctions après la réception d’une missive frauduleuse. Connu pour ses positions critiques au sein de l’assemblée locale, il avait notamment alerté les autorités sur des soupçons de conflits d’intérêts impliquant un adjoint au maire. Malgré ses dénégations et une expertise graphologique confirmant la falsification, sa réintégration avait été refusée par l’édile, arguant du caractère irrévocable d’une démission une fois enregistrée.

L’affaire a pris une tournure judiciaire lorsque l’élu, représentant lui-même faute de moyens, a obtenu gain de cause devant les tribunaux. L’expertise a établi que la signature et les annotations manuscrites sur le courrier étaient l’œuvre d’un tiers, renforçant les suspicions d’un acte malveillant. L’Association nationale des élus locaux d’opposition (AELO) a soutenu sa démarche, évoquant une tentative d’éviction orchestrée.

Du côté de la mairie, l’avocat de la défense a dépeint un climat délétère, affirmant que les élus en poste étaient prêts à démissionner en bloc si Julien Ruaro revenait. Ce dernier dénonce quant à lui une instrumentalisation de la situation pour le discréditer, comparant ces méthodes à celles de régimes autoritaires. Il envisage désormais de demander la reconnaissance du statut de lanceur d’alerte, qui lui permettrait de bénéficier d’un soutien financier pour poursuivre ses actions en justice.

Cette décision soulève des questions sur les garanties entourant les mandats électoraux et les risques de manipulation dans les petites collectivités, où les tensions politiques peuvent parfois prendre des formes inattendues.

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