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Un écrivain franco-algérien maintenu en prison : cinq ans ferme confirmés en appel

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La justice algérienne a rejeté le recours de Boualem Sansal, condamné pour des propos jugés subversifs. Son cas envenime les relations déjà tendues entre Paris et Alger.

La cour d’appel d’Alger a rendu son verdict ce mardi, confirmant la peine de cinq ans d’emprisonnement infligée à l’auteur franco-algérien. Âgé de 80 ans et souffrant d’un cancer, Boualem Sansal reste incarcéré depuis novembre dernier. Son avocat, présent à l’audience, a refusé de commenter une éventuelle pourvoi en cassation, préférant consulter son client avant toute décision.

L’écrivain avait été condamné en première instance pour des déclarations controversées sur les frontières algériennes, tenues lors d’un entretien accordé à un média français. Il y affirmait que certaines régions du pays avaient été attribuées à l’Algérie par la France coloniale au détriment du Maroc. Des propos qualifiés d’« atteinte à l’unité nationale » par les autorités locales.

La France, qui réclame sa libération depuis des mois, a exprimé son incompréhension face à cette décision. Le Quai d’Orsay a appelé à un « geste de clémence », invoquant l’état de santé précaire du romancier. Paris espère toujours une issue humanitaire, tandis que le comité de soutien international à Sansal multiplie les appels à sa libération immédiate.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre les deux pays. Les relations se sont dégradées après des divergences sur la question du Sahara occidental, un territoire disputé entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger. Expulsions de diplomates, restrictions de visas et suspension des coopérations bilatérales ont marqué cette crise sans précédent.

En Algérie, l’écrivain ne bénéficie guère de soutien populaire, ses prises de position pro-israéliennes ayant suscité l’hostilité d’une partie de l’opinion publique. Malgré les pressions internationales, notamment une résolution du Parlement européen en sa faveur, les demandes de grâce adressées au président Abdelmadjid Tebboune sont restées sans réponse. Ses proches espèrent encore une mesure de clémence à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance algérienne, le 5 juillet.

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