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« Un changement brutal »: les Cubains affolés face à l’envolée des prix

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Raisa rentre chez elle chercher de l’argent pour compléter ses courses, Arturo s’indigne du nouveau tarif du bus, Norma ne comprend pas pourquoi les magasins n’acceptent déjà plus le CUC: à Cuba, 2021 commence sous le signe d’une envolée des prix.

Lundi, les habitants de l’île ont repris leurs activités et les magasins ont rouvert, dévoilant les premiers effets de la complexe réforme économique lancée par le gouvernement communiste, l’une des plus ambitieuses depuis des décennies.

Au menu: la fusion des deux monnaies locales cohabitant depuis 26 ans, pour supprimer le CUC, aligné sur le dollar, et ne laisser que le CUP, qui vaut 24 fois moins. A cela s’ajoute un bond des salaires – le revenu minimum est multiplié par cinq – mais aussi des prix, notamment des aliments et de l’électricité.

Dans le Vedado, quartier central de La Havane, Raisa Lemus rentre déçue de ses courses.

« Je suis juste, juste », dit-elle en montrant les marchandises qu’elle porte dans les bras, à peine la moitié de ce qu’elle espérait acheter à la bodega, où les Cubains se ravitaillent en aliments essentiels via la libreta, le carnet d’approvisionnement.

« Incompréhensible »

Cette chanteuse de 39 ans, mère d’un garçon de 18 mois, se dépêche de rentrer chez elle, car elle doit revenir à la boutique compléter ses achats.

« Je n’avais pas assez d’argent, le changement est vraiment brutal », soupire-t-elle, jugeant insuffisante la hausse de son salaire, qui vient de passer à 3.000 pesos (125 dollars).

« Avant, je dépensais environ 60 pesos, pas grand-chose, et maintenant, avec la moitié ou un peu moins des produits que je suis censée acheter, j’ai dû payer plus de 300 pesos ».

Elle s’affole en faisant les calculs: « Il me manque l’huile, le café, les produits d’hygiène et les haricots. Bon, tout ça va me coûter 1.000 pesos! »

Autre source d’inquiétude: alors que les autorités ont dit que le CUC disparaîtrait de la circulation d’ici six mois, dès lundi de nombreux magasins affichaient des panneaux annonçant « A partir du 1er janvier, vente seulement en CUP ».

« C’est incompréhensible, et c’est pour ça que c’est comme ça face à la banque », confie Norma Pousada, 70 ans, dans une des nombreuses queues qui se sont multipliées devant les agences bancaires, certaines personnes étant venues se placer dès 5H00, dans l’espoir de changer leurs CUC en CUP.

« Cela ne se passe pas comme avait dit Murillo », se plaint la retraitée, en référence à Marino Murillo, responsable de l’application des réformes économiques du Parti communiste (PCC, unique), qui a passé de longues heures ces dernières semaines à expliquer à la télévision que tout irait bien.

« De l’abus! »

La réforme, annoncée début décembre par le président Miguel Diaz-Canel, est le sujet de conversation de tous les Cubains, dans les rues et sur les réseaux sociaux: on s’inquiète des prix élevés, on s’informe des magasins acceptant encore le CUC…

« Deux pesos, c’est de l’abus! », grogne Arturo Sobrado, 71 ans, en voyant passer un autobus avec une affiche annonçant le nouveau tarif. Cette hausse, « je la vois d’un très mauvais oeil ». Il y a quatre jours, il payait 40 centimes pour monter à bord.

Pour Ricardo Torres, économiste de l’Université de La Havane, l’un des grands problèmes est que la hausse des salaires n’est pas homogène, alors que les prix et tarifs ont été multipliés.

Rien que le pain, symbole de l’égalitarisme cubain et au prix inchangé depuis 40 ans, a flambé de 5 centimes à un peso.

L’électricité a, elle, grimpé de neuf pesos (0,4 dollar) à 32,78 pesos (1,3 dollar) pour ceux qui consomment 100 kilowatts/heures par mois. Pour ceux qui consomment le double elle passe à 157,78 pesos (6,54 dollar).

« Le calcul du panier de base est sous-estimé, en ce qui concerne la consommation d’une famille », estime l’économiste, selon qui les plus affectés seront ceux qui n’ont pas d’emploi formel dans le secteur public.

Lianet Rodriguez, qui avait arrêté de travailler pour s’occuper de ses trois jeunes enfants, réfléchit déjà à rechercher un emploi. « Cela fait beaucoup de changements, on va attendre de voir ce qui se passe », déclare-t-elle, se disant déjà « très inquiète ».

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

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Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique

Après plusieurs mois de tensions, la Cour suprême brésilienne autorise la reprise des activités de X, ex-Twitter, suite à la satisfaction des exigences judiciaires, dont le paiement d’amendes et la suppression de comptes associés à la désinformation.

Le réseau social X, propriété d’Elon Musk, est de nouveau accessible au Brésil après une suspension imposée en août par la Cour suprême, motivée par la lutte contre la désinformation. Le juge Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension, a finalement levé l’interdiction ce mardi, estimant que toutes les conditions légales avaient été respectées par la plateforme. Parmi celles-ci, le versement d’amendes s’élevant à 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) ainsi que la suppression de comptes diffusant de fausses informations, souvent liés à l’extrême droite brésilienne.

Cette décision marque la fin d’un long bras de fer entre le réseau social et les autorités judiciaires brésiliennes. Accusé d’ignorer des injonctions de justice visant à bloquer certains comptes, X avait été pointé du doigt par le juge Moraes pour son rôle présumé dans la diffusion de contenus menaçant la démocratie. Musk avait même qualifié ces actions de « censure », comparant Moraes à un dictateur. Toutefois, après des mois de résistance, la plateforme a fini par se conformer aux demandes de la Cour, facilitant ainsi la réactivation de ses services pour les 22 millions d’utilisateurs brésiliens.

Ce conflit juridique s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les plateformes numériques sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre la désinformation. Le président brésilien Lula da Silva, soutenant fermement la position de la Cour suprême, a rappelé que les entreprises ne sont pas au-dessus des lois. En revanche, l’ancien président Jair Bolsonaro, allié de Musk, avait vivement critiqué ces restrictions, les assimilant à une atteinte à la liberté d’expression.

Malgré cette période tumultueuse, X semble prêt à reprendre ses activités tout en promettant de respecter les cadres légaux. L’impact de cet épisode sur l’usage de la plateforme reste à déterminer, alors qu’une partie des utilisateurs avait commencé à explorer des alternatives comme Threads ou Bluesky sans succès notable.

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

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Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente

Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, a officiellement pris ses fonctions en tant que première présidente de l’histoire du Mexique ce mardi. Elle a prêté serment devant le Congrès et s’est engagée à poursuivre les politiques de son prédécesseur, tout en affirmant sa volonté de garantir les libertés et la justice sociale.

Claudia Sheinbaum, 62 ans, a fait son entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Après avoir prêté serment devant les députés et sénateurs réunis, elle a affirmé avec émotion : « Je suis mère, grand-mère, scientifique, et à partir d’aujourd’hui, présidente par la volonté du peuple du Mexique ». Son élection, marquée par un large soutien populaire avec près de 60 % des voix, est un moment historique pour le pays.

Sous la bannière du parti de gauche au pouvoir, Morena, Sheinbaum a bénéficié de l’héritage laissé par son prédécesseur, Lopez Obrador, qui demeure très populaire. Avec 36 millions de voix, elle devient la candidate la mieux élue de l’histoire mexicaine, portée par des slogans comme « D’abord les pauvres » et « austérité républicaine ». Son programme s’articule autour de la continuité des réformes sociales et économiques initiées sous le mandat précédent.

En matière de sécurité, l’un des dossiers les plus épineux au Mexique, la nouvelle présidente a réaffirmé sa volonté de lutter contre la narco-violence. Face à un bilan de plus de 400 000 morts et 100 000 disparus depuis 2006, elle a mis l’accent sur le renforcement des services de renseignement et de la Garde nationale, qui passera désormais sous le contrôle de la Défense. Cette décision a suscité des préoccupations, notamment de la part de l’ONU, qui a souligné l’importance de ne pas militariser la sécurité publique.

Claudia Sheinbaum a également rassuré les investisseurs nationaux et internationaux, en promettant un cadre économique stable et sécurisé. « Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle insisté, rejetant les accusations d’autoritarisme.

Son élection intervient dans un contexte de réforme controversée du pouvoir judiciaire, qui prévoit, à partir de 2025, l’élection populaire des juges, une première mondiale qui inquiète notamment les États-Unis. Cependant, le président américain Joe Biden a réaffirmé son engagement à collaborer avec le Mexique, soulignant les liens profonds qui unissent les deux nations.

Claudia Sheinbaum succède à Lopez Obrador, son mentor, et prend la tête d’un pays confronté à de nombreux défis, notamment les relations bilatérales avec les États-Unis, les questions de sécurité, et la gestion des catastrophes naturelles. Dès mercredi, la nouvelle présidente se rendra à Acapulco pour évaluer les dégâts causés par l’ouragan John, qui a récemment frappé le Mexique, faisant 15 morts.

Cet événement marque une nouvelle ère pour le Mexique, avec une dirigeante déterminée à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en adressant les préoccupations sociales, économiques et sécuritaires du pays.

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Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe

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Julian Assange plaide pour la liberté d'informer lors d'une audition au Conseil de l'Europe

Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.

Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.

Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.

Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.

Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.

Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.

Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.

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