Monde
Ukraine : le déminage, une course contre la montre entre méthodes artisanales et haute technologie

Des agriculteurs risquent leur vie avec des râteaux, tandis que drones et intelligence artificielle révolutionnent la détection des engins explosifs.
Dans les campagnes ukrainiennes, le déminage relève souvent du défi quotidien. Larissa Syssenko, agricultrice de 54 ans, résume cette réalité avec une simplicité glaçante : « On a déminé nous-mêmes, avec des râteaux. » Comme elle, des milliers de paysans, lassés d’attendre les équipes spécialisées, bravent le danger pour rendre leurs champs cultivables. Dans la région de Kharkiv, Igor Kniazev a déminé seul dix hectares, malgré une explosion qui a détruit son tracteur. « Chaque année, on nous promet de l’aide, mais rien ne vient », lâche-t-il, amer.
Le problème est d’une ampleur inédite. L’Ukraine, autrefois grenier à céréales de l’Europe, compte aujourd’hui parmi les territoires les plus minés au monde. Selon les estimations, des millions d’engins non explosés jonchent le sol, des obus d’artillerie aux mines antipersonnel en forme de pétales, particulièrement meurtrières pour les civils. Les conséquences économiques sont lourdes : la production céréalière a chuté d’un tiers depuis le début de la guerre, aggravant la crise alimentaire mondiale.
Face à l’urgence, les méthodes traditionnelles côtoient désormais les innovations technologiques. Des ONG comme HALO Trust déploient des drones équipés de caméras et d’intelligence artificielle pour cartographier les zones contaminées. « L’IA identifie déjà 70 % des engins avec précision », explique un analyste de Kiev. À terme, ces outils pourraient permettre une automatisation partielle du déminage, réduisant les risques pour les équipes sur le terrain.
Pourtant, le chemin reste long. Les démineurs professionnels, comme Andrii Ilkiv, amputé d’une jambe après une explosion, continuent de parcourir les champs mètre par mètre. Les agriculteurs, eux, n’ont pas le luxe d’attendre. « Si on ne nettoie pas nos terres, qui le fera ? » interroge Viktor Syssenko, devant les caisses d’obus qu’il a lui-même désamorcés. Entre résilience et innovation, l’Ukraine écrit une page douloureuse de son histoire, où chaque hectare déminé est une victoire sur la guerre.

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