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Économie

Pesticides : l’Assemblée enterre le texte controversé et opte pour un compromis en commission

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Dans un climat tendu, les députés ont rejeté la proposition de loi agricole, préférant confier le dossier à une instance parlementaire restreinte. Le texte, qui prévoyait notamment la réautorisation de substances controversées, divise profondément.

L’hémicycle a connu des heures agitées ce lundi avec le rejet sans appel de la proposition de loi portant sur l’usage des pesticides. Le texte, défendu par une partie de la majorité, a été balayé par 274 voix contre, face à seulement 121 soutiens. Paradoxalement, ce sont ses partisans qui ont voté en faveur de cette motion de rejet, une manœuvre visant à contourner l’obstruction parlementaire menée par les groupes écologistes et insoumis.

La mesure la plus polémique du projet concernait la réintroduction, sous conditions dérogatoires, de certains néonicotinoïdes, ces insecticides accusés de ravager les populations d’abeilles et suspectés d’effets néfastes sur la santé humaine. Face aux milliers d’amendements déposés par l’opposition, les promoteurs du texte ont préféré le renvoyer devant une commission mixte paritaire (CMP), où sept députés et sept sénateurs tenteront de trouver un compromis.

Les échanges ont été vifs entre les bancs de l’Assemblée. Les uns ont dénoncé une « stratégie d’asphyxie » du débat, tandis que les autres ont fustigé un « déni de démocratie », comparant la manœuvre à un « 49.3 déguisé ». Des députés de La France insoumise ont brandi des témoignages de victimes présumées des pesticides, illustrant les risques sanitaires associés à ces produits.

Du côté des agriculteurs, mobilisés devant le Palais Bourbon, la déception est palpable. Les betteraviers et arboriculteurs réclament ces dérogations pour faire face aux ravageurs, faute d’alternatives viables. À l’inverse, les apiculteurs et associations environnementales alertent sur les conséquences désastreuses pour la biodiversité.

Si la CMP parvient à un accord, le texte devra encore être soumis au vote des deux chambres. Mais l’équilibre reste fragile : la version initiale du Sénat, plus permissive, pourrait difficilement passer telle quelle à l’Assemblée. Entre pressions agricoles et impératifs écologiques, le dossier promet de nourrir de nouveaux affrontements dans les semaines à venir.

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