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Néonicotinoïdes : la colère des apiculteurs face à un retour annoncé

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La possible réautorisation de ces pesticides controversés soulève une vague de protestations dans le milieu apicole, qui craint des conséquences catastrophiques pour la biodiversité.

Le projet de loi visant à assouplir les règles pour les agriculteurs, actuellement débattu à l’Assemblée nationale, prévoit la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes dans certaines cultures comme la betterave ou la noisette. Ces substances, interdites en France depuis 2018 en raison de leur toxicité pour les abeilles, pourraient ainsi faire leur retour sous forme de dérogations.

Les représentants des apiculteurs dénoncent une décision inacceptable. « Comment justifier la destruction d’une filière entière, celle du miel, au nom de la sauvegarde d’une autre ? », s’interroge le président de l’Union nationale de l’apiculture française. Les témoignages des professionnels sont accablants : certains évoquent des pertes dramatiques de production, passant de 80 kg à seulement 5 kg de miel par ruche, ainsi que des effondrements massifs de colonies d’abeilles.

Les scientifiques alertent également sur les effets dévastateurs de ces insecticides. Selon les recherches, leur persistance dans les sols peut s’étendre sur plusieurs décennies, tandis que leur toxicité est décuplée en présence d’autres produits chimiques. Les conséquences sur la pollinisation et les rendements agricoles pourraient être désastreuses, avec des baisses de productivité estimées jusqu’à 30 % pour certaines cultures.

Face à ces inquiétudes, les défenseurs du texte, notamment la FNSEA, mettent en avant la nécessité de soutenir les agriculteurs en simplifiant les réglementations et en facilitant l’accès à l’eau. Cependant, l’opposition reste vive, notamment après la suppression d’un article controversé relatif aux prélèvements hydriques, jugé trop favorable aux intérêts agricoles au détriment de l’environnement.

Alors que les débats se poursuivent, la question des néonicotinoïdes cristallise les tensions entre impératifs économiques et préservation de la biodiversité, avec des enjeux qui dépassent largement le cadre strictement agricole.

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