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Économie

L’État français perd le contrôle de son propre « archipel » d’agences

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Une commission sénatoriale alerte sur l’opacité et le manque de maîtrise des coûts des centaines d’opérateurs publics.

Un rapport du Sénat jette une lumière crue sur la gestion désorganisée des agences publiques en France. Les sénateurs dénoncent un système éclaté, où près de 2 000 structures coexistent sans réelle coordination ni transparence budgétaire. Malgré les promesses d’économies, les marges de manœuvre semblent bien plus limitées que prévu.

La commission d’enquête a cartographié un paysage administratif labyrinthique : 434 opérateurs, 317 instances consultatives et 1 153 organismes nationaux, dont les contours restent flous pour l’État lui-même. Les sénateurs pointent une « architecture illisible », où même les gestionnaires publics peinent à s’y retrouver. Les carences en matière de pilotage et de contrôle sont telles que certains opérateurs échappent à toute supervision efficace.

Si le gouvernement évoquait des économies potentielles de 2 à 3 milliards d’euros, le rapport tempère ces ambitions. Les sénateurs estiment que des gains significatifs ne pourront être réalisés qu’en réorganisant les fonctions support (paie, recrutement, etc.), pour un montant maximal de 540 millions d’euros sur trois ans. Une somme dérisoire face aux 40 milliards d’économies nécessaires d’ici 2026.

Parmi les 60 propositions avancées, la commission préconise une base de données centralisée pour mieux suivre les budgets, une tutelle unique par opérateur et un moratoire sur la création de nouvelles entités. Certaines agences, comme l’ANCT ou l’Agence nationale du sport, pourraient disparaître, à condition que leurs missions soient réinternalisées dans les ministères.

En filigrane, le rapport souligne un paradoxe : l’État multiplie les structures sans en maîtriser les coûts ni les impacts. Un constat sévère qui appelle une refonte en profondeur de la gouvernance publique.

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