Planète
Le paradoxe hydrique tadjik
Au cœur de l’Asie centrale, le Tadjikistan dispose d’importantes réserves en eau qui contrastent avec les difficultés d’accès à une ressource salubre pour sa population.
Nematoullo Bassirot nettoie méticuleusement le canal qui traverse sa propriété, y retirant divers détritus. Ce quinquagénaire résidant dans le district de Balkh, au sud-ouest du pays, doit compter sur ce cours d’eau pour ses besoins quotidiens, tout en redoutant ses conséquences sanitaires. Les déchets visibles n’en constituent qu’une partie du problème, les résidus agricoles et les rejets animaux contaminant également cette source vitale.
Les statistiques officielles confirment l’ampleur du défi. Seulement 41% des dix millions d’habitants bénéficient d’un approvisionnement en eau potable garantie, tandis que les réseaux d’assainissement ne desservent que 15% de la population. Ces chiffres représentent les plus faibles performances de toute la région centrasiatique. Pourtant, le Tadjikistan et son voisin kirghize concentrent près des deux tiers des ressources hydriques disponibles en Asie centrale, alimentées par des milliers de glaciers.
Les autorités ont inscrit cette question parmi leurs priorités fondamentales, annonçant au printemps un programme d’action s’étendant jusqu’en 2040. Le président Emomali Rakhmon évoque régulièrement le rôle vital de l’eau dans le développement national et a placé la diplomatie hydrique au centre des relations internationales.
Sur le terrain, la réalité demeure complexe. Dans le district de Balkh, les canaux d’irrigation servent simultanément à la consommation domestique, aux tâches ménagères et aux loisirs des enfants. Plus loin, dans les zones arides, Malika Ermatova dépend de livraisons par camion-citerne pour subvenir aux besoins de sa famille. L’eau stockée dans un réservoir doit être renouvelée régulièrement en raison de sa rapide dégradation.
Une étude scientifique récente évalue à environ 1 620 le nombre annuel de décès attribuables à la mauvaise qualité de l’eau entre 1990 et 2020. Les chercheurs alertent sur la nécessité urgente d’améliorer les infrastructures, d’autant que les prévisions indiquent une augmentation de cette mortalité.
Le système hydraulique, hérité de l’époque soviétique et endommagé durant le conflit civil des années 1990, accuse un déficit d’entretien important. Selon les estimations disponibles, un quart des installations seraient complètement hors service et seulement 7% fonctionneraient partiellement. Abdourakhim Abdoulloev, ingénieur en charge d’une station d’approvisionnement localisée à Balkh, souligne que près de 2 800 foyers attendent des réparations pour retrouver un accès à l’eau courante.
Les autorités ont procédé à une revalorisation tarifaire destinée à rendre la gestion de l’eau plus viable économiquement. Cependant, les besoins financiers restent considérables au regard des capacités de l’économie nationale, la plus modeste parmi les anciennes républiques soviétiques. Les projections établissent à 1,2 milliard de dollars le déficit de financement à combler d’ici 2030 pour répondre aux exigences du secteur.
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