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La menace rampante dans les campagnes bangladaises

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Alors que les morsures de serpents connaissent une recrudescence inquiétante, les communautés rurales du Bangladesh vivent dans l’appréhension constante de rencontres mortelles avec ces reptiles.

Dans les régions agricoles du Bangladesh, la saison des pluies a ramené avec elle un phénomène qui terrifie les populations locales. Les serpents envahissent désormais les habitations, les champs et même les lits, exposant les villageois à des risques accrus de morsures souvent mortelles. Cette situation préoccupante s’est intensifiée ces dernières semaines, particulièrement dans les zones rurales éloignées de la capitale.

Un agriculteur de trente-cinq ans témoigne de son expérience traumatisante après avoir été mordu au pied alors qu’il travaillait dans sa rizière. Ses symptômes immédiats – paralysie, vomissements et perte de contrôle corporel – illustrent la gravité de ces envenimations. Hospitalisé en soins intensifs pendant plusieurs jours, il a miraculeusement survécu à cette rencontre fortuite.

Les experts pointent plusieurs facteurs expliquant cette prolifération inhabituelle. Les précipitations exceptionnelles de cette mousson, avec des cumuls dépassant les normales saisonnières, ont contraint les reptiles à chercher refuge sur les terres habitées. Les modifications des pratiques agricoles, notamment l’intensification des cultures et la réduction des habitats naturels, ont également contribué à rapprocher ces animaux des zones de vie humaine.

Parmi les espèces les plus redoutées figure la vipère de Russell, dont la réapparition depuis 2013 suscite une inquiétude particulière. Ce serpent venimeux, excellent nageur, profite de la végétation flottante pour étendre son territoire. Les établissements hospitaliers font face à une augmentation significative des admissions liées aux morsures, avec déjà plusieurs dizaines de décès recensés depuis le début de l’année.

Face à cette crise sanitaire, les autorités ont entrepris de renforcer les stocks de sérums antivenimeux, tout en développant un antidote spécifique contre le venin de la vipère de Russell. Cependant, ce dernier ne sera pas disponible avant plusieurs années. En attendant, les villageois adoptent des mesures de protection rudimentaires – bottes, bâtons et vêtements couvrants – tout en sachant que ces précautions n’offrent qu’une sécurité relative.

La cohabitation forcée avec ces prédateurs naturels génère une anxiété permanente parmi les communautés rurales, où chacun redoute de devenir la prochaine victime de cette menace silencieuse qui rôde aux portes des maisons.

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