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Économie

Irak : les marais mésopotamiens, joyau écologique menacé par l’or noir

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Dans le sud du pays, l’exploration pétrolière fait peser une lourde menace sur ces zones humides classées à l’Unesco, déjà fragilisées par le réchauffement climatique.

Sous le soleil brûlant du sud irakien, une réunion improvisée rassemble villageois et défenseurs de l’environnement. Leur cible ? Un projet d’exploration pétrolière qui risque d’accélérer la disparition des marais mésopotamiens, sanctuaire de biodiversité et berceau d’une culture millénaire. Ces étendues d’eau, inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, subissent déjà les assauts de la sécheresse et des barrages en amont.

« Nous refusons ce sacrifice », lance un militant local, déterminé à mobiliser les communautés riveraines. Les marais de Hawizeh, à cheval entre l’Irak et l’Iran, abritent une faune unique et des traditions ancestrales de pêche et d’élevage. Pourtant, depuis 2023, des engins sismiques et des travaux routiers ont fait leur apparition, suscitant l’émoi. Les images satellites confirment l’avancée des infrastructures, grignotant peu à peu les zones humides.

Les autorités se veulent rassurantes, affirmant que les forages éviteront le cœur des marais. Mais les habitants, comme ce pêcheur octogénaire, restent sceptiques : « Ils promettent des emplois, mais à quel prix ? Nous, nous avons juste besoin d’eau pour survivre. » La raréfaction des ressources hydriques, aggravée par les barrages turcs et iraniens, a réduit certains lacs à des profondeurs critiques, poussant des familles entières à l’exode.

Du côté iranien, l’exploitation pétrolière a déjà laissé des traces : assèchement de canaux, pollution… Un scénario que redoutent les Irakiens. L’Unesco a d’ailleurs alerté à plusieurs reprises sur les risques liés aux projets énergétiques. Pourtant, dans un pays où le pétrole représente l’essentiel des revenus, la tentation est grande.

« Comment concilier économie et écologie ? », interroge un militant. Ces marais ne sont pas qu’un réservoir de biodiversité : ils incarnent l’âme d’une région. Leur disparition signerait la fin d’un mode de vie et d’un patrimoine irremplaçable. Alors que les pelleteuses progressent, la question reste ouverte : l’Irak choisira-t-il le profit à court terme ou la préservation de son héritage naturel ?

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