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Enneigement idéal, mais fermées, les petites stations des Pyrénées en souffrance

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La neige est tombée en abondance dans les Pyrénées mais les stations de ski de moyenne altitude, qui pensaient que les caprices climatiques étaient leur principal ennemi, se désolent d’une fermeture administrative extrêmement douloureuse car leurs finances battent déjà de l’aile.

« Nous les montagnards, on gère sans cesse les aléas, pas assez de neige, parfois trop, mais celui-là, on ne s’y attendait pas », confie Christophe Esparseil, le patron de la station du Mourtis (Haute-Garonne) située à moins de deux heures de Toulouse, entre 1.350 et 1.860 mètres d’altitude.

Après les pertes d’une saison 2019/2020, dont le début a été retardé par le manque de neige et la fin écourtée par le premier confinement, les professionnels de la vallée espéraient se refaire une santé, en surfant sur un enneigement exceptionnel, tombé à point, dans un contexte de réchauffement climatique.

La planche à neige devant la billetterie indique 40 cm de neige naturelle, 50 cm en haut des pistes, d’où l’on distingue par beau temps le Pic d’Anéto, le plus haut sommet des Pyrénées, sur le versant espagnol.

« Risque de faillite »

Après, une année « épouvantable », « hôteliers, restaurateurs, commerçants sont dans la déshérence, il y a un risque de faillite d’au moins 50% des acteurs, hôteliers, restaurateurs, commerçants », alerte Georges Méric, le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne.

Le département qui va de Toulouse aux sommets des Pyrénées, a déjà injecté 16 millions d’euros depuis 2018 pour assurer la survie de trois domaines skiables dont il assume désormais la gestion: Le Mourtis et deux autres stations voisines, Luchon-Superbagnères et Bourg d’Oueil.

« Quand on n’a pas de neige, on sort les VTT. Cette année, on a la neige, mais pas les remontées. Le Covid, c’est un coup de bambou économique. Il y a des incohérences qu’on a du mal à comprendre. On risque la faillite. Pour ceux qui ont des crédits… », regrette François Gillaizeau, propriétaire du centre de vacances Les Pierres Blanches et d’un hôtel restaurant.

Malgré une perte de chiffre d’affaire de 60% en 2020, il espère, à partir du 20 janvier, pouvoir de nouveau accueillir des groupes, le coeur de son activité à l’arrêt depuis le 13 mars.

« C’est frustrant »

« C’est frustrant. L’an dernier, on a eu beaucoup de neige en novembre et elle a fondu avant les fêtes. Pour une fois qu’on a de la neige, on aurait pu faire un Noël convenable », souffle Eric Buzan, technicien remontées mécaniques.

Il forme un groupe d’une quinzaine de saisonniers qui feront tourner le télésiège et les 8 téléskis à partir du 7 janvier, si la date d’ouverture est maintenue.

Au Mourtis, seuls les pisteurs dévalent les pistes. A la nuit tombée, les dameuses entrent en piste pour constituer une sous-couche dense et épaisse, première étape d’une saison réussie.

En cette semaine d’avant vacances scolaires, la station a des allures de station fantôme, aucun commerce n’est ouvert, les résidences de vacances et les chalets ont les volets fermés.

Le président du conseil départemental alerte sur l’importance capitale des stations de ski dans l’écosystème économique de vallées qui seraient « totalement désertiques, d’un point de vue économique », si elles venaient à disparaître.

Si les stations de ski fermaient, poursuit-il, « c’est un malheur qui s’abattrait sur les population. Il y a une activité agricole, de loisirs, mais la forte activité économique, c’est le ski ».

Ce médecin s’interroge: « Est-ce qu’on risque plus une contamination dans le métro à Paris ou en faisant du ski au Mourtis? Il faut permettre aux gens de vivre. »

Jean-Christophe Rougès, un restaurateur de Saint-Gaudens, la ville la plus proche à 37 km du Mourtis, est venu passer l’après-midi au Mourtis avec son fils et faire de la luge, faute de pouvoir skier. « Il me semble qu’il y a pourtant moins de risque de contamination que dans un supermarché », ironise-t-il.

D’autres font du ski de randonnée, comme ce couple qui tenait un gîte pour groupe dans le village d’Ore, à 10 km du Mourtis.

« Cette année blanche a anéanti notre activité. On pensait continuer encore quelques années mais on arrête », confie Jean-François Cancalon, 61 ans, en chaussant ses skis de randonnée.

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Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti reconnu « non coupable » et relaxé par la CJR

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Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti reconnu "non coupable" et relaxé par la CJR

La Cour de Justice de la République déclare le ministre de la Justice « non coupable » dans un procès historique.

La Cour de Justice de la République (CJR) a annoncé aujourd’hui la relaxe du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, dans le cadre de l’accusation de prise illégale d’intérêts. Cette décision marque un tournant dans la carrière politique du ministre, qui peut désormais poursuivre son action au sein du gouvernement.

La CJR, composée en majorité de parlementaires, a choisi de ne pas suivre les réquisitions de l’accusation qui avait demandé une peine d’un an de prison avec sursis lors de ce procès historique impliquant un ministre de la Justice en exercice.

Me Jacqueline Laffont, l’avocate d’Eric Dupond-Moretti, a exprimé sa satisfaction suite à la décision de la CJR : « C’est ce que l’on espérait, c’est ce que le droit dictait. C’est évidemment une satisfaction, une émotion énorme (…). La Cour de justice de la République a jugé que le ministre de la Justice était innocent. »

Son autre avocat, Me Rémi Lorrain, a ajouté : « Cette décision confirme également s’il en était encore besoin que Eric Dupond-Moretti n’a jamais souhaité, à aucun moment, se venger contre quiconque. »

Pendant la lecture de la décision qui a duré une vingtaine de minutes, le ministre de la Justice, âgé de 62 ans et vêtu d’un costume sombre, est resté impassible. Après l’annonce de sa relaxe, il a quitté le palais de justice sans faire de déclarations à la presse et s’est rendu à l’Élysée, où il a été reçu par le président Emmanuel Macron.

L’acquittement d’Eric Dupond-Moretti suscite déjà des réactions politiques, avec les députés du groupe La France insoumise (LFI) appelant à la suppression de la CJR, qualifiée de « juridiction d’entre-soi systématiquement partiale ».

Le président de la CJR, Dominique Pauthe, a souligné que « à aucun moment » Eric Dupond-Moretti n’avait exprimé « une animosité, un mépris ou un désir de vengeance » envers les magistrats qu’il avait critiqués lorsqu’il était avocat et contre lesquels il avait ouvert une enquête administrative en tant que ministre de la Justice.

La CJR a estimé que bien que le ministre se soit trouvé dans une « situation objective de conflit d’intérêts » en ordonnant des enquêtes administratives contre les magistrats critiqués, il n’avait pas « la conscience suffisante » de « s’exposer à la commission d’une prise illégale d’intérêts ». De plus, il n’était pas établi qu’il avait été averti d’un tel risque avant d’ordonner ces enquêtes.

Eric Dupond-Moretti a maintenu sa position selon laquelle il avait laissé derrière lui ses différends avec les magistrats et qu’il était concentré sur la réussite de son ministère. Sa relaxe met fin à un procès inédit qui avait vu le ministre se défendre lui-même avec conviction, tout en continuant d’exercer ses fonctions ministérielles.

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Crépol : Gérald Darmanin promet de dissoudre les groupuscules d’extrême-droite

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Crépol : Gérald Darmanin promet de dissoudre les groupuscules d'extrême-droite

Le ministre de l’Intérieur a assuré qu’il ne laissera “aucune milice”, après la récupération par l’ultradroite de la mort du jeune Thomas, à Crépol. D’ailleurs, il compte proposer la dissolution de trois groupuscules.

Pour Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, la force, comme l’ordre et l’autorité sont et doivent rester l’affaire de la police et de la gendarmerie. Invité sur France Inter, mardi 28 novembre, le pensionnaire de la place Beauvau a affirmé qu’il allait proposer la dissolution du groupuscule d’extrême droite nommé “Division Martel” et de deux autres après des mobilisations d’extrême droite. Auparavant, Gérald Darmanin était revenu sur la mort de Thomas à Crépol (Drôme), le 18 novembre, lors d’un bal.

Un drame récupéré par l’ultradroite, à l’origine de rassemblements violents le week-end dernier. “C’est un drame ignoble (…) Je ne laisserai aucune milice qu’elle soit d’extrême droite ou autre faire la loi”, assure Gérald Darmanin. Il estime qu’il “faut absolument condamner les réactions des milices d’extrême droite”. Certaines se sont retrouvées dans le quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, d’où sont originaires des suspects du meurtre de l’adolescent.

13 attentats préparés par l’ultradroite déjoués

Selon le ministre, « 13 attentats, projets violents d’ultradroite, qualifiés comme tels par le parquet antiterroriste” ont été déjoués depuis 2017. Et quelque 1 300 personnes sont fichées S pour ultradroite. Avec à l’esprit les émeutes provoquées par des membres de l’ultradroite, à la suite de l’attaque au couteau du 23 novembre, il a ajouté : “La France a évité un scénario à l’Irlandaise”.

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Assassinat de Samuel Paty : six anciens collégiens jugés, trois ans après le drame

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Assassinat de Samuel Paty : six anciens collégiens jugés, trois ans après le drame

Trois ans après l’assassinat du professeur, six anciens élèves de son collège sont jugés à huis clos devant le tribunal pour enfants de Paris. Ils sont soupçonnés d’avoir participé à l’engrenage mortel qui a entraîné l’attaque.

L’affaire a débuté par un mensonge d’une collégienne de 13 ans, élève de Paty, qui a déclenché une suite d’événements fatals. Après avoir été sanctionnée pour mauvais comportement, elle a inventé une histoire de discrimination, accusant à tort Samuel Paty. Son récit a engendré une campagne de haine en ligne, menée par son père, qui a marqué le début d’une spirale de violence.

Cinq autres garçons, alors élèves de quatrième et troisième, ont joué un rôle crucial en identifiant Paty à Abdoullakh Anzorov, l’assaillant. En échange de 300 euros, ils ont aidé Anzorov à localiser Paty, croyant à une simple humiliation et non à un acte de violence extrême.

Les adolescents, maintenant âgés de 16 à 18 ans, font face à des accusations variées, allant de la dénonciation calomnieuse à l’association de malfaiteurs en vue de commettre des violences. Les juges ont établi qu’ils n’étaient pas au courant du crime planifié par Anzorov.

Leurs avocats insistent sur l’immense culpabilité et le remords ressenti par ces jeunes, soulignant les conséquences tragiques d’actions inconsidérées. Ce procès met en lumière la complexité de la justice face à des crimes d’une telle gravité, impliquant de jeunes adolescents.

Les parents de Samuel Paty, présents durant le procès, attendent des réponses sincères et espèrent comprendre les motivations et les états d’esprit des accusés à l’époque des faits.

Ce procès, chargé d’émotion et de conséquences profondes, est un rappel poignant de l’importance de l’éducation et de la responsabilité sociale chez les jeunes. Il soulève des questions délicates sur la manipulation, l’impact des réseaux sociaux et le poids des mots et des actions dans notre société moderne.

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