Société
Droits des homosexuels: l’UE et la Hongrie s’écharpent
La tension est montée mercredi entre plusieurs dirigeants européens et la Hongrie au sujet d’une loi jugée homophobe de Budapest, alors que l’Allemagne se parait des couleurs de l’arc-en-ciel avant un match de son équipe nationale contre la formation magyare.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a qualifié de « honte » le texte hongrois entrant en vigueur en juillet et qui interdit la diffusion de contenus sur l’homosexualité, comparée à la pornographie, aux mineurs.
La cheffe de l’exécutif européen a fustigé un texte, qui va à l’encontre « des valeurs fondamentales de l’UE ». Bruxelles enverra une lettre à Budapest pour exprimer ses « préoccupations » sur le plan légal, a-t-elle précisé.
Le gouvernement hongrois a répondu du tac au tac en utilisant le même terme de « honte » pour dénoncer les critiques de Mme von der Leyen.
La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi dénoncé une « mauvaise » loi, « incompatible avec mon (son) idée de la politique » devant la chambre des députés.
UEFA dans la tourmente
L’UEFA, organisatrice de l’Euro, est au centre de cette controverse politico-sportive. En cause: son refus réitéré mercredi de laisser le stade de Munich, qui accueillera en soirée un match Allemagne-Hongrie de l’Euro s’illuminer aux couleurs de la communauté LGBT.
Du chef de la diplomatie allemande à la présidence française, de nombreuses capitales européennes ont déploré cette décision de l’instance européenne justifiée par sa volonté de neutralité politique.
Son président, le Slovène Aleksander Ceferin, a tenté de se défendre face aux critiques en dénonçant des initiatives « populistes » de gens qui « essaient trop souvent d’abuser des associations sportives à leurs propres fins ».
Sans l’attaquer frontalement il visait le maire social-démocrate de Munich, Dieter Reiter. C’est lui qui a souhaité illuminer le stade munichois de l’Allianz Arena, avant de dénoncer un refus « honteux » de l’UEFA.
Pour tenter de calmer la tempête, l’UEFA, organisatrice de la compétition qui se déroule dans onze villes de différents pays, a réaffirmé son « engagement ferme » contre l’homophobie et paré sur Twitter son propre logo d’un arc-en-ciel.
Le refus de l’UEFA a déclenché un vaste mouvement de solidarité en Allemagne et la ville de Munich a prévu de pavoiser ses sites les plus emblématiques aux couleurs de la communauté LGBT mercredi soir.
L’Hôtel de ville de la métropole bavaroise arborait sur deux étages de sa façade six grands drapeaux arc-en-ciel tandis qu’une imposante éolienne visible du stade où sera donné le coup d’envoi, doit s’illuminer en soirée.
Plusieurs stades de Bundesliga vont aussi s’illuminer en signe de solidarité, dont l’emblématique stade olympique de Berlin.
Entreprises solidaires
Des quotidiens allemands, comme Bild ou Süddeutsche Zeitung, suivaient mercredi le mouvement avec des unes colorées.
La décision de l’UEFA a été en revanche saluée par le gouvernement hongrois de Viktor Orban.
« Dieu merci, les dirigeants du football européen ont fait preuve de bon sens (…) en ne participant pas à ce qui aurait été une provocation politique envers la Hongrie », s’est félicité le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto.
Et plusieurs clubs de football hongrois vont éclairer mercredi leur stade aux couleurs du drapeau national, rouge-blanc-vert, pendant le match de l’Euro Allemagne-Hongrie.
Dans les rues de Munich, Csongor, un supporteur venu de la région de Budapest, a dénoncé auprès de l’AFP « une campagne de dénigrement » contre son pays, « contre l’équipe nationale hongroise et peut-être aussi contre le gouvernement hongrois ».
Afficher les couleurs
« L’UEFA s’est un peu pris les pieds dans le tapis parce qu’en fait sa décision de refus est aussi une décision politique », a déploré Clément Beaune, secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes tandis que le chef de la diplomatie allemande a vu « un mauvais signal » envoyé par l’instance européenne.
Avant le match, les organisateurs de la marche des fiertés de Munich, associés à Amnesty International, prévoient de distribuer 11.000 drapeaux arc-en-ciel aux spectateurs (seules 14.000 places seront occupées, en raison des restrictions dues au Covid-19).
L’ambiance pourrait se tendre avec des fans hongrois. La « Brigade des Carpates », groupe d’ultras reconnaissables à leurs tee-shirts noirs, prévoit de débarquer « par milliers » à Munich, selon sa page Facebook.
Un temps annoncé par des médias allemands, M. Orban lui-même ne devrait pas assister au match à Munich.
France
« Acte 2 du choc des savoirs » : nouvelles réformes éducatives pour renforcer l’égalité des chances et le niveau scolaire
Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a dévoilé un ensemble de mesures pour les collèges et lycées, visant à élever le niveau des élèves et à favoriser leur réussite.
La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi l' »Acte 2 du choc des savoirs », un plan de réformes pour l’enseignement secondaire. Un an après les premières initiatives de Gabriel Attal, qui occupait alors ce poste, la ministre ambitionne de « relancer l’ascenseur scolaire » en adaptant les dispositifs pédagogiques pour une meilleure prise en charge des élèves en difficulté. Dès la rentrée prochaine, les groupes de besoin, déjà instaurés pour les classes de 6e et 5e, seront maintenus et adaptés pour les 4e et 3e, bien que dans une version allégée : une heure hebdomadaire en alternance pour le français et les mathématiques, avec des effectifs réduits pour les élèves les plus en difficulté. La ministre souhaite aussi doubler le nombre de bénéficiaires du programme « devoirs faits » et des stages de réussite, un dispositif qui concernera désormais 800 000 collégiens de 4e et 3e.
Une autre mesure phare concerne le brevet des collèges, qui deviendra obligatoire pour accéder au lycée dès la session 2027. Les élèves n’ayant pas obtenu cet examen pourront s’orienter vers une classe prépa-seconde ou un CAP. Ce changement vise à encourager les élèves dès le collège à s’investir davantage dans leur parcours scolaire, et à réduire le taux d’échec qui atteignait 14 % des candidats au brevet l’an dernier. Le ministère introduira également de nouvelles modalités pour l’examen : dès cette année, les notes d’histoire-géographie et d’EMC (enseignement moral et civique) seront distinctes, et une mention spéciale « Très bien avec félicitations du jury » sera décernée aux élèves obtenant plus de 18/20.
Le baccalauréat est également touché par cette vague de réformes, avec la mise en place d’une épreuve anticipée de mathématiques en fin de première dès 2026, inspirée du modèle de l’épreuve de français. Cette nouveauté devrait fournir un indicateur du niveau des élèves en mathématiques avant leur passage en terminale, en plus de valoriser l’enseignement de cette matière essentielle. Le contenu précis et le coefficient de cette épreuve sont encore en discussion, mais les élèves qui poursuivront cette spécialité en terminale passeront une deuxième épreuve l’année suivante.
Pour encadrer ces réformes, Anne Genetet prévoit de recruter entre 1 000 et 1 500 enseignants supplémentaires, avec un redéploiement de certains effectifs existants et de nouvelles embauches. Une enveloppe budgétaire spécifique est encore en débat au Parlement. La ministre entend également renforcer la sécurité et la sérénité dans les établissements en recrutant dès janvier prochain 150 conseillers principaux d’éducation et 600 assistants d’éducation pour les collèges sensibles. En rappelant son engagement pour la protection des professeurs face à toute forme de menace, elle affirme la nécessité d’un cadre stable et sécurisé, tant pour les enseignants que pour les élèves.
Cet ensemble de mesures s’inscrit dans une volonté de renforcement de l’équité scolaire et de soutien ciblé, dans un contexte budgétaire contraint mais tourné vers une refonte des pratiques éducatives adaptées aux besoins des élèves.
Société
Logements touristiques : l’Assemblée nationale encadre les locations Airbnb
Après un an et demi de débats, le Parlement français a finalement voté une loi visant à encadrer les meublés touristiques de type Airbnb. Ce texte confère davantage de pouvoir aux collectivités locales pour réguler cette activité florissante dans les zones touristiques.
L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi une loi encadrant la location de courte durée, déjà validée par le Sénat. Seul le Rassemblement national a exprimé son opposition à ce texte, conçu pour rapprocher les réglementations des locations de courte durée de celles des logements traditionnels. Sans interdire cette activité, la nouvelle législation vise à en contrôler l’ampleur et ses effets sur le marché immobilier dans les zones touristiques.
À l’initiative de la députée Annaïg Le Meur, la loi octroie aux municipalités de nouveaux leviers pour limiter l’usage des plateformes comme Airbnb. Les maires pourront désormais réduire la durée annuelle autorisée pour ces locations à 90 jours, contre 120 jours auparavant, et imposer une fiscalité moins avantageuse pour les propriétaires. En outre, chaque commune pourra instaurer des quotas de logements touristiques meublés afin de préserver l’équilibre du marché local.
Les zones « tendues », où les résidences secondaires dépassent les 20% du parc immobilier, se verront accorder des moyens supplémentaires pour favoriser les résidences principales. Dans ces secteurs, les plans locaux d’urbanisme (PLU) pourront délimiter des zones exclusivement réservées aux habitations permanentes.
La plateforme Airbnb, de son côté, a déploré les « contraintes fiscales et administratives » qu’impose ce cadre réglementaire, affirmant que cette mesure n’affectera pas la disponibilité de logements destinés aux locations principales, majoritairement occupés à l’année par leurs propriétaires. Malgré ces critiques, la loi marque un tournant dans la régulation des meublés touristiques en France, avec pour objectif de répondre aux enjeux de saturation immobilière dans certaines destinations prisées.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
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