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Culture

Danse orientale en Égypte : renaissance d’un art millénaire sous le signe de la dignité

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Une nouvelle génération de passionnées se bat pour redonner ses lettres de noblesse à la danse baladi, loin des clichés réducteurs.

En Égypte, berceau historique de la danse orientale, un mouvement inédit prend forme pour réhabiliter cette pratique ancestrale, souvent reléguée au rang de simple divertissement. Longtemps associée à une image sulfureuse, elle retrouve peu à peu sa place dans les cercles culturels grâce à l’engagement d’artistes déterminées.

Autrefois célébrée par des icônes comme Tahiya Carioca ou Naïma Akef, cette discipline a progressivement été marginalisée, victime de préjugés moraux et d’une société de plus en plus conservatrice. Les danseuses contemporaines déplorent une perception dégradante, réduisant leur art à des performances superficielles. « Après un spectacle, on n’est plus considérée comme une artiste, mais comme un objet », confie une enseignante, héritière d’une illustre lignée.

Pourtant, des initiatives émergent pour renverser cette tendance. À l’image d’Amie Sultan, ancienne ballerine devenue figure de proue de ce renouveau, qui défend une approche plus profonde, ancrée dans l’identité égyptienne. Elle préfère d’ailleurs parler de « danse baladi », un terme qui évoque les racines populaires et l’authenticité de cet art. Son institut, Taqseem, forme des danseuses en leur transmettant non seulement la technique, mais aussi l’histoire et la philosophie de cette discipline.

Le défi reste de taille : briser les stéréotypes coloniaux, comme celui de la « danse du ventre », et convaincre les institutions de soutenir une reconnaissance officielle, notamment auprès de l’Unesco. Entre cours, représentations théâtrales et conférences universitaires, ces ambassadrices modernes veulent prouver que le baladi est bien plus qu’une succession de mouvements – c’est l’expression d’une culture vivante.

Dans les salles de répétition, au son des mélodies d’Oum Kalthoum, les corps s’animent avec grâce, comme pour rappeler une évidence : cette danse est inscrite dans l’ADN égyptien. « C’est notre héritage, notre fierté », résume une praticienne. Un héritage que cette nouvelle génération entend préserver, pour qu’il rayonne enfin à sa juste valeur.

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