Le président Nayib Bukele a annoncé leur transfert immédiat vers une prison de haute sécurité, marquant une nouvelle étape dans sa lutte contre le crime organisé.
Le Salvador a reçu dimanche 238 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua, expulsés par les autorités américaines. Ces individus, considérés comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis, ont été immédiatement transférés au Centre de détention pour terroristes (Cecot), une prison de haute sécurité située à Tecoluca, à 75 km au sud-est de San Salvador. Cette installation, construite sous l’administration de Nayib Bukele, est au cœur de la stratégie du président salvadorien pour combattre les groupes criminels.
Le gang Tren de Aragua, classé comme « organisation terroriste » par Washington, est impliqué dans des activités criminelles variées, allant du trafic de drogue à la traite d’êtres humains, en passant par les extorsions et les enlèvements. Originaire d’une prison vénézuélienne, ce groupe a étendu son influence à travers plusieurs pays d’Amérique latine, y compris les États-Unis, la Colombie, le Chili et le Pérou. Sa désignation comme menace terroriste par l’administration Trump en février dernier a renforcé les efforts internationaux pour limiter son expansion.
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’un accord entre les États-Unis et le Salvador, annoncé en février par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio. Alors que d’autres pays d’Amérique centrale, comme le Guatemala, le Panama et le Costa Rica, ont accepté d’accueillir des migrants expulsés, le Salvador est le seul à prendre en charge des détenus considérés comme dangereux. Cette décision souligne la détermination de Nayib Bukele à renforcer la sécurité intérieure et à collaborer avec les États-Unis dans la lutte contre le crime organisé.
Le Cecot, conçu pour héberger les membres de gangs arrêtés dans le cadre de la « guerre contre les gangs » lancée il y a près de trois ans, symbolise la politique de fermeté du gouvernement salvadorien. Les 238 détenus y purgeront une peine initiale d’un an, renouvelable en fonction des décisions judiciaires. Cette initiative reflète également les tensions géopolitiques régionales, notamment les accusations de la Maison Blanche concernant des liens supposés entre le gang Tren de Aragua et le gouvernement vénézuélien de Nicolás Maduro.