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Soweto sous l’emprise toxique d’une ancienne mine d’or

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Les résidents du township sud-africain dénoncent des conséquences sanitaires dramatiques liées aux résidus miniers abandonnés.

Dans le quartier de Snake Park à Soweto, une colline artificielle surnommée « la montagne jaune » domine le paysage. Cet amas de déchets miniers, vestige de l’exploitation aurifère, libère des poussières chargées de métaux lourds qui contaminent l’environnement et la population. Arsenic, plomb, uranium : les analyses révèlent une pollution alarmante aux conséquences sanitaires visibles.

Les habitants signalent une recrudescence de pathologies graves, particulièrement chez les enfants. Paralysies cérébrales, troubles autistiques, malformations congénitales – le collectif local Snake Park Cerebral Palsy Forum a identifié plus de quinze cas dans ce seul quartier. Lilly Stebbe, mère adoptive d’une adolescente handicapée, décrit des problèmes respiratoires chroniques et des affections oculaires qu’elle attribue à cette exposition permanente. « Cette poussière modifie l’ADN », alerte un chercheur spécialisé, pointant du doigt les risques de mutations génétiques.

Le problème dépasse largement Snake Park. L’Afrique du Sud compte plus de 6 000 mines abandonnées, dont un tiers présentent des dangers sanitaires majeurs. Près du site étudié, les analyses hydrologiques révèlent une concentration inquiétante de substances radioactives dans les cours d’eau utilisés pour l’agriculture et l’élevage. Des anomalies animales, comme des chèvres naissant avec trois pattes, alimentent les craintes des populations.

Face à ces constats, la société minière actuelle promet un assainissement complet d’ici dix ans, tout en reconnaissant l’impact sur la communauté. Mais les mesures actuelles – simple pose de panneaux d’avertissement – apparaissent dérisoires aux yeux des habitants. Les aides sociales allouées aux familles touchées couvrent à peine les besoins essentiels, sans permettre un accès décent aux soins spécialisés.

Dans ce contexte, les rencontres mensuelles organisées par les familles affectées représentent un rare espace de solidarité. « Nous devons montrer que nos enfants comptent », insiste une militante locale, alors que la colère monte contre les autorités accusées d’indifférence. Ce drame écologique et humain illustre le lourd héritage de l’industrie minière sud-africaine, où les profits d’hier se paient aujourd’hui en vies brisées.

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