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Économie

Macron en terre de Roquefort : entre célébration centenaire et tensions commerciales

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Le président français se rend dans l’Aveyron pour honorer le fromage emblématique, alors que les négociations commerciales avec Washington atteignent un point critique.

Emmanuel Macron effectue ce jeudi une visite officielle à Roquefort-sur-Soulzon, berceau du célèbre fromage au lait de brebis, qui fête cette année le centenaire de son appellation d’origine. Ce déplacement intervient dans un contexte économique tendu, marqué par d’ultimes pourparlers entre l’Union européenne et les États-Unis pour éviter une escalade tarifaire.

Le chef de l’État doit rencontrer les producteurs locaux et visiter les caves d’affinage, cœur historique de cette filière d’excellence. L’appellation Roquefort, reconnue depuis 1925, représente aujourd’hui plus de 2 600 éleveurs et 1 330 exploitations, générant près de 14 000 tonnes de production annuelle. Un quart de ces volumes est exporté, notamment vers le marché américain, désormais menacé par de possibles surtaxes douanières.

La situation préoccupe les professionnels. Washington pourrait en effet porter les droits de douane sur les produits européens à 20 %, voire 50 %, en représailles à des désaccords commerciaux. Une perspective inquiétante pour la filière laitière française, qui écoule chaque année 25 000 tonnes de fromages aux États-Unis, principalement de l’emmental, du brie et quelques appellations protégées comme le Roquefort.

Les viticulteurs et producteurs de spiritueux suivent également la situation de près, les exportations vers les États-Unis représentant un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros pour le secteur. Les tensions commerciales actuelles rappellent douloureusement le conflit qui avait frappé le Roquefort entre 1999 et 2009, lorsque Washington avait imposé des taxes prohibitives en réponse à l’embargo européen sur le bœuf aux hormones.

Malgré ces défis, la filière fromagère française reste dynamique, s’appuyant sur des accords de libre-échange comme le Ceta avec le Canada. Le Roquefort, dont l’histoire remonte à huit siècles, demeure un pilier du patrimoine gastronomique national et la troisième AOP française en volume, derrière le comté et le reblochon. La visite présidentielle souligne ainsi l’importance économique et culturelle de ce produit, tout en rappelant les enjeux géopolitiques qui pèsent sur son avenir.

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