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Le Sénat s’attaque aux dérives du football professionnel français

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Une proposition de loi vise à assainir la gouvernance du sport pro, alors que les dysfonctionnements économiques et structurels persistent.

Les sénateurs se saisissent d’un dossier brûlant : la réforme du sport professionnel, avec le football en ligne de mire. Portée par deux élus de la chambre haute, cette initiative législative entend corriger les lacunes financières et organisationnelles pointées du doigt depuis des années.

Le texte s’appuie sur les conclusions accablantes d’une commission d’enquête sénatoriale en 2024, qui avait dénoncé la gestion contestée de la Ligue de football professionnel (LFP). Parmi les griefs figurent notamment l’opacité des décisions, la dilution des responsabilités et les termes déséquilibrés du partenariat avec le fonds CVC Capital Partners, accusé de ponctionner durablement les ressources du football français.

Parmi les mesures phares, les sénateurs proposent de renforcer le contrôle des fédérations sur les ligues, en leur permettant de retirer la délégation de service public en cas de manquements graves. Un dispositif qui a provoqué l’ire des instances professionnelles, craignant une ingérence excessive. Malgré des aménagements récents, comme l’obligation d’un avis ministériel préalable, les tensions persistent.

La redistribution des revenus, particulièrement inégale aujourd’hui, fait également partie des priorités. Le projet prévoit de limiter l’écart entre les clubs à un ratio de 1 à 3 pour les droits télévisuels, contre 1 à 5 actuellement. Par ailleurs, la création d’une ligue professionnelle dédiée au football féminin et un encadrement strict des rémunérations des dirigeants sont envisagés.

Le cumul des fonctions, symbolisé par Nasser Al-Khelaïfi – à la tête du PSG, de beIN Sports et membre du conseil d’administration de la LFP – serait interdit. Enfin, la lutte contre le piratage des retransmissions sportives complète ce vaste chantier législatif.

Si l’examen du texte au Sénat marque une première étape, son adoption définitive reste incertaine. Le gouvernement, bien que favorable à certaines mesures, s’oppose à d’autres, comme le plafonnement des salaires. La suite des débats promet d’être animée, tant les enjeux économiques et institutionnels divisent.

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