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La Californie en ébullition : la communauté latino cible de contrôles discriminatoires

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Les descentes policières dans les quartiers majoritairement hispaniques alimentent colère et peur, tandis que l’administration Trump nie toute pratique discriminatoire.

Depuis quelques semaines, une tension palpable règne dans les banlieues de Los Angeles, où les interventions musclées des forces fédérales suscitent l’indignation. José, gérant d’une station de lavage auto, vit désormais dans l’angoisse. Après une descente inopinée dans son établissement, il surveille en permanence ses écrans de vidéosurveillance, craignant une nouvelle intrusion. Les images de l’intervention montrent des agents poursuivant deux employés à la peau mate, tandis qu’un collègue au teint clair quitte les lieux sans être inquiété. Pour José, cette sélectivité n’a rien d’un hasard.

Les opérations, concentrées dans l’est du comté de Los Angeles, touchent principalement des commerces fréquentés par des Latinos. À Montebello, une arrestation filmée par des témoins a provoqué un tollé : un employé, maintenu contre une grille, hurlait son statut de citoyen américain avant d’être relâché. Ces scènes renforcent l’idée d’un ciblage ethnique, dénoncé par des élus locaux comme Mario Trujillo, conseiller municipal de Downey. Selon lui, les agents traquent délibérément les personnes « qui ont le look de Mexicains », une pratique qu’il juge anticonstitutionnelle.

L’administration Trump rejette ces accusations avec véhémence. Une porte-parole du ministère de l’Intérieur insiste sur le ciblage préalable des individus recherchés, affirmant que les opérations visent avant tout les criminels en situation irrégulière. Pourtant, les données semblent contredire ce discours : sur 722 arrestations récentes, près de 70 % des interpellés n’avaient aucun casier judiciaire.

La psychose gagne même les résidents en règle. Certains Latino-Américains, pourtant titulaires de papiers valides, avouent désormais sortir systématiquement avec leurs documents, redoutant d’être pris pour cible en raison de leur apparence. Une jeune Mexicaine, employée dans un lavage auto et détentrice d’un permis de séjour, confie sa peur : « Même nous, résidents légaux, ne nous sentons plus en sécurité. »

Alors que des sénateurs républicains ont exprimé leurs inquiétudes dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, la polémique ne faiblit pas. Entre dénonciations de profilage racial et défense d’une politique sécuritaire, le débat révèle une fracture profonde, où la peur et la méfiance s’installent durablement.

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