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Monde

Boycottées par l’opposition, législatives sans surprise au Venezuela

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Le parti du président Nicolas Maduro s’apprête à reprendre le parlement, seule institution qui manquait à son pouvoir hégémonique, dimanche à l’issue des législatives au Venezuela boycottées par l’opposition et qualifiées de « mascarade » par les Etats-Unis.

« L’heure est venue. Nous avons su être patients de l’attendre pour enfin nous débarrasser de cette désastreuse Assemblée nationale (…) qui a apporté le fléau des sanctions (américaines), de la cruauté, de la douleur, de la souffrance », a déclaré M. Maduro après avoir voté dimanche en milieu d’après-midi.

Les Etats-Unis, qui soutiennent Juan Guaido, président du parlement unicaméral depuis 2015, appliquent de fortes sanctions économiques au Venezuela, dont un embargo pétrolier en vigueur depuis avril 2019, destinées à renverser le successeur d’Hugo Chavez (1999-2013).

« Ce qu’il se passe aujourd’hui au Venezuela est une imposture et une mascarade, pas une élection », a écrit dimanche Mike Pompeo sur Twitter. « Les résultats annoncés par le régime illégitime de Nicolas Maduro ne reflèteront pas la volonté du peuple vénézuélien », a ajouté le secrétaire d’Etat américain.

Quelque 14.000 candidats désignés par 107 partis sont en lice pour s’emparer des 277 sièges soumis au suffrage de 20,7 millions de votants, auxquels l’opposition a demandé de « rester à la maison ».

« Ce sera le meilleur moyen de rejeter la fraude » que représente cette élection, a tweeté plus tôt Juan Guaido.

« Ceux qui s’abstiennent ont tort. Comment pouvez-vous laisser les autres décider à votre place? », a estimé Fany Molina, électrice de 70 ans dans une école de Caracas reconvertie en bureau de vote.

Pour Juan Rivas, électeur de 73 ans, « la nouvelle Assemblée doit donner le pouvoir au peuple » et « s’attaquer au blocus criminel de l’agression américaine et sauver les valeurs éthiques, la lutte contre la corruption et l’impunité ».

Cette élection, que ne reconnaîtra pas une majeure partie de la communauté internationale soutenant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim et reconnu par plus de cinquante pays, Etats-Unis en tête, se déroule dans un pays qui traverse une profonde crise politique et économique.

Etouffé par une inflation galopante (+4.000% sur un an), paralysé dans d’interminables files d’attente pour faire le plein d’essence, fatigué du manque d’approvisionnement en eau et en gaz, et excédé par les brutales coupures de courant, le Venezuela est aux abois.

« Si vous voulez que nous relancions l’économie, que nous relancions le pays, que nous retrouvions nos salaires, il faut aller voter », a déclaré Nicolas Maduro dans l’un de ses nombreux appels à la participation pour légitimer son « triomphe » annoncé, les instituts de sondage tablant sur un taux de participation de 30%.

Pour Félix Seijas, directeur de l’institut Delphos, le chavisme « a un plafond électoral d’environ 5,5 millions de votants. Son souci est de savoir comment les faire venir aux urnes ».

« Aider le Venezuela »

Les sanctions américaines, qui suscitent 71% de rejet dans la population selon l’institut Datanalisis, ont été au centre de la campagne du camp Maduro.

Juan Guaido appelle pourtant à les « amplifier » lors d’une consultation populaire qu’il tiendra la semaine prochaine, sur laquelle il compte s’appuyer pour proroger son mandat au-delà de sa date d’expiration, le 5 janvier.

Dimanche, Nicolas Maduro a appelé l’opposition à « abandonner la voie extrémiste » pour demander d’une seule voix la levée de toutes les sanctions au nouveau gouvernement des Etats-Unis de Joe Biden ».

En choisissant une nouvelle fois de boycotter un scrutin qu’il estime sans garantie, après la présidentielle de 2018 ou le vote sur une Assemblée constituante en 2017, il joue son va-tout avec cette consultation aux effets incertains.

M. Guaido, dont la popularité s’est érodée, se montre pourtant confiant: « j’ai plus que de l’optimisme, j’ai des certitudes ».

Les Vénézuéliens auront également la possibilité de se prononcer via un vote électronique.

L’opposition avait déjà organisé une consultation indépendante en juillet 2017 contre l’Assemblée constituante proposée par Nicolas Maduro, recueillant 7,5 millions de voix.

Cette Assemblée constituante est toujours installée et, depuis une décision de la Cour suprême aux mains du chavisme, elle remplace même dans les faits l’Assemblée nationale en annulant toutes ses décisions.

Outre Washington, l’Organisation des Etats américains (OEA) ne reconnaîtra pas non plus la validité de ces législatives que l’Union européenne avait appelé, sans succès, à reporter, les estimant ni « transparentes », ni « crédibles ».

Pour l’ex-Premier ministre espagnol José Luis Zapatero, qui mène des tentatives de dialogue entre pouvoir chaviste et opposition, l’UE devra faire plus que « ne pas reconnaître » les résultats, mais « réfléchir à la manière d’aider le Venezuela ».

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Culture

Grève à Hollywood : Accord historique conclu entre les scénaristes et les studios

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Grève à Hollywood : Accord historique conclu entre les scénaristes et les studios

La Writers Guild of America approuve l’accord salarial, mais l’industrie cinématographique attend toujours la fin de la grève des acteurs.

Los Angeles, le 27 septembre 2023 – Après près de cinq mois de grève qui ont paralysé l’industrie cinématographique de Hollywood, un vent d’optimisme souffle sur les collines de la cité des anges. Les dirigeants de la Writers Guild of America (WGA), le puissant syndicat des scénaristes, ont annoncé mardi 26 septembre qu’ils avaient approuvé l’accord salarial conclu avec les studios, marquant ainsi la fin de la grève et le retour imminent des membres de la WGA au travail.

Le conseil d’administration du syndicat a voté à l’unanimité en faveur de la recommandation de l’accord salarial, mettant ainsi fin à une période de négociations intenses qui ont duré des mois. Les 11 500 scénaristes représentés par la WGA aux États-Unis devront maintenant ratifier cet accord par le biais d’un vote qui se tiendra entre le 2 et le 9 octobre prochain.

Cependant, les observateurs de l’industrie cinématographique estiment que la ratification de cet accord devrait être une formalité, étant donné qu’il comprend des « gains significatifs » en matière de rémunérations pour les scénaristes. De plus, l’accord contient des dispositions visant à encadrer l’usage de l’intelligence artificielle, une préoccupation croissante dans l’industrie du divertissement.

Dès mercredi, les scénaristes de Hollywood pourront reprendre le travail, mettant ainsi en chantier de nombreuses séries et films américains qui étaient bloqués aux premiers stades d’écriture. Les talk-shows de fin de soirée, animés par des présentateurs qui dépendent de scripts, devraient également revenir à l’antenne dans le courant du mois prochain, offrant ainsi un soulagement tant attendu aux amateurs de divertissement.

Néanmoins, même après l’ultime ratification des scénaristes, l’industrie cinématographique d’Hollywood ne retrouvera pas immédiatement sa normalité, car les acteurs, représentés par le syndicat SAG-Aftra, sont toujours en grève depuis la mi-juillet. La résolution de ce conflit social, qui semble prendre des semaines de plus en plus longues, s’annonce complexe, car certaines des revendications du SAG-Aftra vont au-delà de celles de la WGA.

En somme, bien que la fin de la grève des scénaristes marque un tournant positif pour Hollywood, l’industrie du cinéma devra encore patienter avant de reprendre complètement son rythme effréné. Les amateurs de cinéma et de télévision espèrent maintenant que les négociations entre les acteurs et les studios aboutiront bientôt, mettant ainsi un terme à cette période tumultueuse qui a secoué le monde du divertissement.

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Décès

L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans

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L'ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l'âge de 98 ans

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.

Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.

L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.

L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».

Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.

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Europe

Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.

La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.

La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.

L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.

La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.

La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.

L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

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