Le Yémen sous le feu des frappes américaines : tensions et manifestations s’intensifient
_Des raids aériens américains ont de nouveau frappé l’ouest du Yémen, provoquant des dégâts matériels et des mobilisations massives dans les régions contrôlées par les rebelles houthis. Les tensions régionales atteignent un nouveau paroxysme._
Les médias affiliés aux Houthis ont rapporté de nouvelles frappes américaines dans les gouvernorats de Hodeida et de Sanaa. Selon l’agence de presse Saba, une usine d’acier située dans la région d’al-Salif a été touchée à plusieurs reprises, subissant des dommages considérables. Les rebelles ont également affirmé que des raids ont visé des zones résidentielles et industrielles, exacerbant la colère de la population locale.
En réaction à ces attaques, des dizaines de milliers de Yéménites sont descendus dans les rues des principales villes sous contrôle houthi, dont Sanaa, Saadah et Hodeida. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles aux États-Unis et à Israël, dénonçant une escalade militaire perçue comme une agression directe. Abdel Malek al-Houthi, leader des rebelles, avait appelé à une mobilisation massive pour protester contre ces frappes, qui ont fait au moins 53 morts et 98 blessés selon les sources houthies.
Les États-Unis justifient ces opérations par la nécessité de neutraliser les menaces posées par les Houthis, accusés de perturber la navigation en mer Rouge et de soutenir des actions hostiles contre Israël. Le président américain Donald Trump a averti que toute attaque des Houthis serait désormais imputée à l’Iran, menaçant ce dernier de « conséquences terribles ». Cette rhétorique a été vivement critiquée par Téhéran, qui a dénoncé des déclarations « belliqueuses » et mis en garde contre les risques d’une escalade incontrôlable.
Parallèlement, les Houthis ont revendiqué des attaques contre le porte-avions américain USS Harry Truman, affirmant avoir utilisé des missiles et des drones. Ces allégations n’ont pas été confirmées par Washington, mais elles illustrent l’ampleur des tensions dans la région. Les rebelles, soutenus par l’Iran, continuent de défier les forces internationales tout en se présentant comme des défenseurs de la cause palestinienne.
La communauté internationale, notamment l’ONU et la Chine, a appelé à la désescalade, soulignant la complexité des enjeux régionaux. Le Yémen, déjà ravagé par une guerre civile depuis 2014, fait face à une crise humanitaire sans précédent, avec des millions de personnes dépendant de l’aide internationale. Les récentes frappes américaines risquent d’aggraver une situation déjà désastreuse, tout en alimentant un cycle de violence qui menace la stabilité de toute la région.