Politique
Urgence sanitaire jusqu’au 1er juin: vers un vote tiède du Parlement
L’exceptionnel va encore durer: le Parlement s’apprête à donner mardi son feu vert à une prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 1er juin, mais nombre de parlementaires traînent des pieds, jusque dans la majorité.
Un régime d’exception
Créé en mars 2020 face à l’épidémie de Covid-19, l’état d’urgence sanitaire est la base notamment du couvre-feu national à 18H00. Ce régime « boîte à outils » permet aussi les mesures de restriction ou d’interdiction des déplacements, des rassemblements ou des ouvertures des établissements, sur tout ou partie du territoire, ainsi que possiblement des confinements partiels ou complets de la population.
L’exécutif n’hésitera « pas à prendre (ses) responsabilités » en cas de « dégradation forte et rapide » des indicateurs sanitaires, affirme le Premier ministre Jean Castex. Notamment face aux variants, « les prorogations successives sont une nécessité, pas un échec, pas un gadget », a insisté le secrétaire d’Etat Adrien Taquet devant les députés.
L’urgence sanitaire a été en vigueur du 23 mars au 10 juillet 2020, puis réinstaurée le 17 octobre dernier. Le Parlement l’a prorogée jusqu’au 16 février, d’où la nécessité de ce nouveau vote.
Sous le feu des critiques
Tous les groupes politiques de l’Assemblée hors majorité ont annoncé un vote contre ce nouvel allongement de trois mois et demi. Du terrain, les parlementaires relayent la lassitude de la population et le ras-le-bol des restaurateurs, stations de ski ou encore des étudiants, voire les menaces de désobéissance.
Au-delà, droite comme gauche dénoncent une « banalisation » de ce régime particulier. « Le gouvernement doit prendre des mesures, bien sûr, mais il ne doit pas nous entraîner dans des tunnels où le Parlement ne peut se réunir et évaluer l’action publique », fait valoir le député LR Philippe Gosselin. Le Sénat dominé par la droite avait donné son accord, en première lecture, pour une prorogation jusqu’au 3 mai… et prévu un vote du Parlement au bout d’un mois en cas de reconfinement, en vain.
A l’unisson des associations de défense des libertés publiques, le communiste Stéphane Peu est « inquiet de l’accoutumance du gouvernement au régime dérogatoire à l’État de droit », dans lequel « la France se sera trouvée le plus clair de son temps depuis 2015 » avec alors l’état d’urgence post-attentats.
En pointe, les députés insoumis, qui ont défendu jusqu’en lecture définitive une motion de rejet préalable, s’élèvent contre « une forme de dictature, la concentration des pleins pouvoirs entre les mains d’un homme », Emmanuel Macron, et, selon les mots de François Ruffin, « d’un Conseil de défense anonyme » qui prend les décisions stratégiques.
« Ça fait un an qu’on bride la démocratie. Ce n’est plus possible qu’un seul, Emmanuel Macron, décide pour tout le monde », estime aussi le patron du PS Olivier Faure.
Le gouvernement pas l’arme au pied
Le ministre de la Santé Olivier Véran assure comprendre la « lassitude », sa collègue ministre déléguée Brigitte Bourguignon la « partage pleinement ». Mais M. Véran juge l’échéance du 1er juin « cohérente au regard de la dynamique de l’épidémie », le temps que « la campagne de vaccination produise pleinement ses effets ».
Le ministre martèle aussi que seules les « mesures nécessaires et proportionnées à la catastrophe sanitaire » sont prises. Et le rapporteur Jean-Pierre Pont (LREM) de juger que ceux votant contre la prolongation « s’opposent à la lutte contre ce virus et à la protection de la population contre ce virus » – un « chantage à la responsabilité » épinglé à gauche comme à droite. « Si nous discutons, on nous accuse d’être des démagogues ou des traîtres sanitaires à la Nation », dénonce Jean-Christophe Lagarde (UDI).
Au sein même de la majorité, quelques nuances se font entendre. Le groupe MoDem réclame « la transparence dans les réponses et les chiffres ».
« Nous ne pouvons pas donner tous les trois ou quatre mois de chèque en blanc au gouvernement sans débattre du fond de cette stratégie sanitaire », tonne Olivier Becht, patron du groupe allié Agir, qui ne voit pas la France « traverser toute l’année 2021 uniquement avec des mesures de confinement, de déconfinement, de reconfinement ou de couvre-feu ».
France
Emmanuel Macron atteint un seuil historique d’impopularité
Malgré son retrait de la scène politique intérieure, Emmanuel Macron enregistre un nouveau recul dans les sondages. Avec seulement 17% d’opinions favorables, il connaît l’un des plus bas niveaux de popularité jamais atteints par un président en exercice.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier continue de peser lourdement sur la popularité d’Emmanuel Macron. Un récent baromètre révèle que seulement 17% des Français ont aujourd’hui une opinion favorable du chef de l’État. Ce chiffre marque une chute sans précédent pour le président, qui traverse désormais une crise de confiance plus marquée que lors de la période tendue des « Gilets jaunes ». L’étude met en lumière le fossé grandissant entre le président et l’opinion publique, alimenté par son retrait de la gestion des affaires intérieures depuis la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, qui concentre désormais l’essentiel du pouvoir exécutif.
Le désenchantement des Français ne se limite pas à une simple baisse de popularité. Selon le sondage, 78% des personnes interrogées déclarent ne plus faire confiance à Emmanuel Macron. Un chiffre élevé, mais qui ne dépasse pas le record d’impopularité enregistré par François Hollande en 2016, où ce dernier avait culminé à 87% de défiance. Cet ancrage persistant d’une méfiance vis-à-vis du chef de l’État traduit un mécontentement profond, notamment au sein des classes populaires et de certaines franges de l’électorat centriste, qui semblent aujourd’hui désillusionnées par les promesses initiales de renouveau portées par le président.
Le sondage illustre également la montée du Rassemblement national (RN) dans le paysage politique français, avec Jordan Bardella et Marine Le Pen occupant les deux premières places du classement de popularité. La progression de figures de droite, comme Marion Maréchal en cinquième position et Éric Ciotti en dixième, témoigne d’un basculement notable de l’opinion publique en faveur des idées portées par le RN, et de la stratégie d’alliances qui semble désormais porter ses fruits. Gabriel Attal, quant à lui, peine à consolider sa base de soutien, fragilisée par sa posture ambiguë de critique du gouvernement tout en menant ses troupes à l’Assemblée nationale. Les tensions entre ses engagements et les attentes de ses partisans l’ont conduit à perdre 4 points auprès des centristes et 21 points à gauche, reflétant la difficulté de maintenir une ligne cohérente dans un contexte politique polarisé.
Cette baisse de popularité et la montée en puissance de l’extrême droite dessinent un paysage politique français de plus en plus incertain, marqué par une désaffection à l’égard de l’exécutif et un attrait croissant pour des alternatives radicales.
Politique
Le gouvernement Barnier prêt à dégainer le 49.3 pour le budget 2025
Face à l’impasse parlementaire, le gouvernement de Michel Barnier envisage l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer le budget 2025. Malgré sa volonté affichée de laisser les débats se poursuivre, les fragilités de la coalition pourraient précipiter cette décision.
Mercredi, le gouvernement de Michel Barnier se prépare à une délibération du Conseil des ministres qui pourrait aboutir à l’activation de l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances. Ce recours constitutionnel permettrait l’adoption du budget sans vote à l’Assemblée nationale, exposant néanmoins l’exécutif à une motion de censure. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a précisé que cette option, bien que sur la table, n’est pas souhaitée par le Premier ministre, Michel Barnier, qui espère laisser les débats se poursuivre autant que nécessaire.
Cependant, la nécessité de recourir à cet outil controversé semble se renforcer face aux difficultés rencontrées par la majorité. Les divisions internes au sein du socle de soutien au gouvernement sont de plus en plus visibles, comme en témoigne le vote de la pérennisation d’une surtaxe sur les hauts revenus, contre l’avis de l’exécutif, grâce aux voix du MoDem, membre de la coalition. Le président de la Commission des finances, Éric Coquerel, a ironisé sur un socle « tout fissuré » et a exprimé sa conviction que le gouvernement accumulerait d’autres échecs.
Outre les questions budgétaires, les désaccords au sein de la majorité se sont également manifestés lors de l’élection à la vice-présidence de l’Assemblée nationale, un poste clé qui a échappé à la candidate des Républicains au profit d’un écologiste, illustrant encore la fragilité de la coalition Barnier. Si l’exécutif devait recourir au 49.3, une motion de censure serait inévitable, avec un risque accru pour le gouvernement. L’opposition, tant de gauche que du Rassemblement national, reste en embuscade, menaçant de faire tomber le gouvernement en cas de recours à cet article, déjà perçu comme une brutalité parlementaire.
La situation politique devient ainsi de plus en plus tendue pour Michel Barnier, qui se trouve confronté à un choix délicat pour faire passer son budget tout en évitant une crise gouvernementale.
Politique
L’Assemblée nationale clôt la tentative de destitution d’Emmanuel Macron
La proposition de destitution du président Emmanuel Macron, portée par La France insoumise (LFI), ne sera pas débattue à l’Assemblée nationale. La décision de la conférence des présidents met un terme à cette initiative, malgré les critiques de certains groupes politiques.
La tentative de destituer Emmanuel Macron, initiée début septembre par LFI, n’aboutira pas. La conférence des présidents, qui organise les travaux de l’Assemblée, a décidé de ne pas inscrire cette proposition à l’ordre du jour, bloquant ainsi toute possibilité de débat en séance plénière. Cette décision intervient après le rejet massif du texte en commission parlementaire.
Mathilde Panot, cheffe de file du groupe LFI, a dénoncé cette décision, affirmant que le président Macron échappe ainsi à un débat nécessaire sur son « comportement dangereux et erratique » à la suite des législatives. Cependant, le rejet en commission n’avait laissé que peu d’espoir à cette proposition. Selon les règles de l’Assemblée, le texte aurait dû être inscrit au plus tard le 15 octobre pour être discuté, ce qui ne sera finalement pas le cas.
Plusieurs groupes parlementaires, notamment ceux issus de l’ancienne majorité présidentielle (EPR, MoDem, Horizons) ainsi que les Républicains et l’UDR, ont fermement refusé la tenue de ce débat. De son côté, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), s’est abstenue, ce qui a suscité de vives critiques de la part de Mathilde Panot. Cette dernière a estimé que l’abstention du RN avait permis à Emmanuel Macron d’échapper à la procédure de destitution. Léa Balage El Mariky, porte-parole du groupe écologiste, a également accusé l’extrême droite de double jeu, arguant que Marine Le Pen se présente comme l’opposante principale à Macron tout en lui épargnant une épreuve institutionnelle.
La décision de la conférence des présidents met ainsi un terme définitif à cette initiative. Les chances de succès étaient de toute manière extrêmement limitées, la destitution nécessitant une majorité des deux tiers tant à l’Assemblée qu’au Sénat. Eric Ciotti, chef du groupe UDR, s’est félicité de ce dénouement, rappelant qu’il avait voté contre la procédure. Opposant déclaré à Emmanuel Macron, Ciotti a toutefois affirmé que l’intégrité des institutions devait primer, condamnant ce qu’il a décrit comme une tentative de « jouer avec la Constitution » de la part de LFI et de Jean-Luc Mélenchon.
La fermeture de cette voie de destitution confirme la difficulté pour l’opposition d’imposer un débat de cette envergure dans un contexte politique où les alliances et les abstentions jouent un rôle déterminant.
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