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Économie

Néonicotinoïdes : la bombe écologique qui menace les abeilles et l’agriculture française

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Alors que l’Assemblée examine un projet controversé de réautorisation des pesticides tueurs d’abeilles, apiculteurs et scientifiques tirent la sonnette d’alarme sur une catastrophe annoncée.

La proposition de loi visant à assouplir les règles pour les agriculteurs pourrait sonner le retour des néonicotinoïdes, ces insecticides neurotoxiques interdits en France depuis 2018. Le texte, déjà adopté au Sénat, prévoit des dérogations pour certaines cultures comme la betterave ou la noisette, au nom de la souveraineté alimentaire. Une décision qui provoque l’indignation des défenseurs des abeilles et de l’environnement.

L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) dénonce une mesure qui sacrifierait une filière entière au profit d’une autre. Les apiculteurs témoignent de l’hécatombe causée par ces produits dans les années 1990 : chute vertigineuse des récoltes de miel, colonies décimées, désorientation des abeilles. Certains professionnels, ruinés et désespérés, ont même mis fin à leurs jours. Les dommages, jamais compensés, laissent des traces indélébiles.

La communauté scientifique appuie ces constats. Les recherches montrent un effondrement de 70 à 90 % des populations d’insectes dans les zones traitées, avec des répercussions directes sur la pollinisation et les rendements agricoles. Pire, ces substances persistent dans les sols pendant des décennies et voient leur toxicité décuplée en présence d’autres produits chimiques. Un cocktail mortel pour la biodiversité.

Face à ces alertes, la FNSEA défend le texte, y voyant un levier indispensable pour relancer l’agriculture. Simplifications administratives, accès à l’eau et réautorisation de l’acétamipride figurent parmi ses revendications. Un positionnement qui crispe les écologistes et une partie de la classe politique, dénonçant une loi « antiscientifique » et contradictoire avec d’autres engagements environnementaux.

Le débat, qui s’annonce houleux à l’Assemblée, oppose deux visions : court-termisme économique contre préservation du vivant. Les conséquences, elles, pourraient être irréversibles.

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