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L’UE s’attaque aux engrais russes : les agriculteurs européens sous tension

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Alors que Bruxelles envisage de taxer les importations d’engrais en provenance de Russie, le monde agricole craint une flambée des coûts de production.

L’Union européenne prépare une offensive économique contre Moscou en ciblant un secteur stratégique : les engrais. Dès cet été, des droits de douane progressifs pourraient frapper les millions de tonnes de fertilisants russes importés chaque année, représentant près du quart des approvisionnements européens. Une décision motivée par la volonté de tarir les ressources finançant l’effort de guerre russe, mais qui suscite l’inquiétude des exploitants agricoles déjà fragilisés par la hausse des coûts.

Avec 6,2 millions de tonnes livrées en 2024 et près de 2 millions depuis janvier 2025, la Russie domine le marché des engrais en Europe grâce à des prix compétitifs et une logistique bien rodée. Pour contrer cette dépendance, Bruxelles mise sur une montée en puissance des taxes douanières étalée sur trois ans, tout en promettant des mécanismes de sauvegarde en cas de flambée des prix. La Commission évoque notamment la possibilité d’importer davantage depuis d’autres régions comme l’Afrique du Nord ou l’Amérique, et encourage la relance de la production européenne.

Si les industriels du secteur saluent cette initiative, les agriculteurs, eux, redoutent un nouveau coup dur. Certains exploitants, déjà en difficulté financière, craignent de voir leurs marges s’effondrer. Les syndicats agricoles réclament des mesures d’accompagnement, comme un report des taxes ou l’autorisation d’utiliser des fertilisants alternatifs. La tension est palpable, et certains n’excluent pas de nouvelles mobilisations si la situation venait à se dégrader.

Au Parlement européen, les avis divergent. Certains élus jugent la mesure maîtrisée, soulignant les capacités de production locales et les alternatives d’importation. D’autres, notamment parmi les représentants du monde agricole, plaident pour un délai supplémentaire ou une baisse immédiate des droits de douane sur d’autres sources d’approvisionnement. Alors que la colère des campagnes reste vive, Bruxelles devra trouver un équilibre délicat entre pression économique sur Moscou et soutien à une agriculture européenne sous pression.

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