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Le procès Le Scouarnec révèle l’effroyable chaîne des défaillances médicales

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Des années de dysfonctionnements institutionnels ont permis à un chirurgien condamné de continuer à exercer, entraînant des centaines de victimes supplémentaires.

L’audience a mis en lumière les responsabilités écrasantes des instances médicales et administratives dans l’affaire Joël Le Scouarnec. Ce chirurgien, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur près de 300 patients, dont une majorité de mineurs, a pu poursuivre sa carrière malgré une condamnation en 2005 pour détention d’images pédopornographiques. Les témoignages des responsables de l’époque ont dessiné un tableau accablant de négligences et de manquements.

Malgré des alertes répétées, aucune structure n’a pris de mesures concrètes pour empêcher l’exercice du médecin. Le directeur de l’hôpital de Quimperlé l’a maintenu en poste après sa condamnation, tandis que les agences régionales de santé et l’Ordre des médecins ont minimisé les risques. Une ancienne directrice ministérielle a même affirmé ignorer le dossier, rejetant la faute sur ses subordonnés.

À Jonzac, où Le Scouarnec a finalement été arrêté en 2017, une responsable hospitalière a justifié son recrutement par la pénurie de chirurgiens, avouant toutefois, sous la pression des questions, un « dysfonctionnement collectif ». L’avocat général a souligné l’ampleur des conséquences : des centaines de vies brisées par l’inaction des institutions.

Certains témoins, comme l’ancien président de l’Ordre du Finistère, ont refusé toute autocritique, multipliant les contradictions. D’autres, plus lucides, ont reconnu des erreurs tout en invoquant le contexte de l’époque. « Avec le recul, tout aurait dû être différent », a concédé un médecin, admettant que le système actuel aurait rejeté une telle candidature.

Les débats ont révélé une culture du déni et une absence de coordination entre les différentes entités chargées de surveiller la profession médicale. Face à l’accumulation des preuves, la cour a exprimé son exasperation devant ces lacunes qui ont permis à un prédateur de sévir pendant plus de dix ans. Le verdict, attendu le 28 mai, pourrait marquer un tournant dans la responsabilisation des institutions sanitaires.

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