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La politique étrangère de Biden, la rupture… dans la continuité

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Retour dans les accords internationaux, déclarations d’amour aux alliés malmenés par Donald Trump: Joe Biden veut marquer la rupture avec la politique étrangère de son prédécesseur. Mais sur plusieurs dossiers-clés, à commencer par la compétition avec la Chine, c’est une certaine continuité qui se profile.

« Nous allons réparer nos alliances », a promis le nouveau président des Etats-Unis lors de son investiture.

Les premières mesures visent à mettre en scène ce tournant.

Washington a réintégré l’accord de Paris sur le climat et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), signalant son retour dans les institutions multilatérales après quatre années d’unilatéralisme forcené. Au grand soulagement de la communauté internationale, Joe Biden a aussi ouvert la voie à une prolongation de cinq ans de New Start, dernier grand traité de désarmement nucléaire avec la Russie.

Autre virage remarquable, à l’égard de l’Arabie saoudite, alliée proche de l’administration Trump: le futur secrétaire d’Etat Antony Blinken entend mettre fin au soutien américain à la coalition militaire menée par Ryad dans la guerre au Yémen, accusée de nombreuses bavures.

La nouvelle directrice du renseignement américain Avril Haines s’est elle engagée à rendre public un rapport confidentiel sur l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par des agents de son pays. Un geste qui devrait plonger dans l’embarras le prince héritier Mohammed ben Salmane, jugé « responsable » du meurtre par le Sénat américain mais que Donald Trump avait reconnu avoir « sauvé ».

« But ultime »

Mais au-delà de ces ruptures emblématiques, l’administration Biden pourrait se contenter d’un changement de ton et de tactique plus que de stratégie.

Paul Poast, professeur à l’Université de Chicago, relève que la politique étrangère américaine depuis la fin de la Guerre froide a toujours visé à préserver la primauté des Etats-Unis, un défi encore plus pressant avec la montée en puissance de la Chine.

« Peut-être que la rhétorique change un peu mais quel que soit le président, le but ultime reste le même. Et avec Biden, je ne m’attends pas à ce que cela change », dit-il à l’AFP.

Antony Blinken est allé jusqu’à reconnaître devant les sénateurs que Donald Trump avait « eu raison d’avoir une position plus ferme face à la Chine », tandis que d’autres responsables démocrates rivalisaient de fermeté pour faire taire les procès en faiblesse intentés côté républicain.

Le prochain secrétaire d’Etat a aussi confirmé que Washington continuerait de considérer l’opposant Juan Guaido comme président du Venezuela, qualifiant le dirigeant Nicolas Maduro de « dictateur brutal » — une formule que son prédécesseur, le faucon Mike Pompeo, ne renierait pas.

Et à gauche comme à droite, nul n’entend vraiment revenir sur les retraits d’Afghanistan ou d’Irak après des années de « guerres sans fin ».

Antony Blinken a aussi assuré qu’il ne contesterait pas la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, qui avait pourtant provoqué un émoi planétaire lorsque Donald Trump l’avait annoncée en début de mandat.

« Bon début »

Phyllis Bennis, du cercle de réflexion proche de la gauche américaine Institute for Policy Studies, y voit la preuve que Joe Biden ne sera pas aussi radical en diplomatie qu’en termes de lutte contre les inégalités économiques et raciales ou contre le changement climatique.

« Les mesures de Trump visaient à plaire aux éléments les plus extrémistes de la vie politique israélienne, et si Biden ne les annule pas, la position américaine devient une manière de normaliser ces extrêmes », déplore-t-elle

Même s’agissant de l’Iran, le verre peut être vu à moitié plein ou à moitié vide.

Joe Biden veut revenir dans l’accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, dont Donald Trump avait claqué la porte en le jugeant insuffisant.

Mais là aussi, Antony Blinken et la nouvelle équipe ont martelé leur intransigeance à l’égard des « activités déstabilisatrices » de l’Iran, et prévenu que c’était à la République islamique de faire le premier pas — ce qui présage de tractations ardues.

Certes, sur la Chine, l’Iran ou la Corée du Nord, le maître mot est désormais « en concertation avec nos alliés », comme pour mieux s’opposer au cavalier seul trumpiste.

Mais sur le fond, la politique portée par Antony Blinken, dont les sénateurs doivent confirmer la nomination dans les prochains jours, semble avoir fait bonne impression jusque dans les rangs républicains.

« C’est un bon début », s’est réjoui Lindsey Graham, fidèle soutien de Donald Trump au cours de son mandat.

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Europe

Espagne : Au moins 62 morts dans des inondations « dantesques »

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Espagne : Au moins 62 morts dans des inondations "dantesques"

Soixante-deux morts, des villages isolés et des infrastructures dévastées, le sud-est de l’Espagne lutte pour se relever après des inondations dramatiques. Les secours restent mobilisés pour retrouver les disparus et apporter de l’aide aux sinistrés.

Les inondations qui ont frappé mardi soir le sud-est de l’Espagne ont causé la mort de 62 personnes, selon un bilan provisoire annoncé mercredi par les autorités espagnoles. Les efforts de secours s’intensifient pour accéder aux villages coupés du reste du pays, et les recherches se poursuivent pour identifier les victimes. Dans un contexte d’urgence, une ligne téléphonique a été mise en place pour les familles des disparus, illustrant l’angoisse qui touche de nombreuses personnes, comme Jessica Sandoval, toujours sans nouvelles de son frère résidant à Valence.

Le Premier ministre Pedro Sánchez a exprimé son soutien aux familles affectées, promettant l’assistance de l’État face à cette crise. Il a rappelé que la situation demeure critique avec des routes coupées, des ponts endommagés, et des zones encore inaccessibles, et a exhorté les habitants à rester vigilants. Margarita Robles, ministre de la Défense, a souligné la gravité de la situation, mentionnant la mobilisation de mille militaires et de plusieurs hélicoptères pour venir en aide aux sinistrés.

Des communes telles que L’Alcudia, près de Valence, et Letur, dans la province d’Albacete, figurent parmi les plus sévèrement touchées. Les habitants de ces localités ont rapporté des scènes chaotiques. Consuelo Tarazona, maire d’Horno de Alcedo, a décrit une montée des eaux « monstrueuse » qui a pris les résidents par surprise, laissant peu de temps pour alerter le voisinage.

Face à ces événements, les autorités espagnoles ont pris des mesures drastiques pour limiter les déplacements : les écoles ont été fermées à Valence, les événements publics annulés, et plusieurs vols et trains suspendus. L’impact sur le réseau ferroviaire a été tel qu’Adif, opérateur ferroviaire espagnol, a interrompu les liaisons entre Madrid et Valence pour la journée de mercredi. La tempête a même provoqué le déraillement d’un train à grande vitesse en Andalousie, bien qu’aucun blessé ne soit à déplorer.

Les causes de ce phénomène, nommé « gota fria » ou « goutte froide », sont bien connues des experts météorologiques. Chaque automne, la région méditerranéenne espagnole subit ces dépressions en altitude qui génèrent des pluies soudaines et intenses. Les scientifiques attribuent l’intensification de ces événements extrêmes au changement climatique, qui accentue leur fréquence et leur ampleur, comme l’a rappelé Jess Neumann, hydrologue à l’Université de Reading. Ce phénomène illustre la nécessité d’adapter infrastructures et urbanisme pour mieux affronter les futurs aléas climatiques.

Ces inondations, tragiquement emblématiques des défis posés par le réchauffement climatique, imposent une réflexion globale sur la gestion des infrastructures urbaines et rurales.

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Europe

Venise : la taxe d’entrée doublée pour les réservations tardives en 2025

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Italie : la taxe pour un séjour à Venise va doubler pour certains voyageurs

La taxe d’entrée instaurée à Venise pour endiguer le surtourisme connaîtra une augmentation en 2025. Les réservations de dernière minute seront désormais soumises à un tarif doublé, dans le but de dissuader l’afflux de visiteurs d’un jour.

Depuis le 25 avril dernier, Venise exige des visiteurs d’un jour, lors de journées de forte affluence, une contribution de cinq euros, une mesure qui sera reconduite en 2025, avec un renforcement pour les réservations tardives. Concrètement, à partir du 18 avril prochain et pendant 54 jours spécifiques, le tarif restera à cinq euros pour les voyageurs organisant leur visite au moins quatre jours à l’avance. En revanche, ceux qui réservent un court séjour en dernière minute devront s’acquitter d’une taxe doublée, soit dix euros. Le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a confirmé cette hausse sur la plateforme X (anciennement Twitter), précisant que les résidents et les personnes nées à Venise n’auront qu’à présenter une pièce d’identité pour être exemptés.

Malgré l’objectif affiché de limiter le tourisme journalier, l’impact de cette taxe reste incertain. Selon Isabelle Kahna, fondatrice des Ailes de Venise, une association prônant un tourisme durable, la mesure n’a pas encore eu d’effet significatif sur le nombre de visiteurs quotidiens, et elle estime qu’il s’agit d’une réponse symbolique face aux avertissements de l’Unesco. Venise avait en effet été menacée d’inscription sur la liste du patrimoine en péril en 2023 en raison de l’afflux de visiteurs qui fragilise ses infrastructures et son écosystème unique.

Si les séjours avec hébergement restent exonérés de cette taxe, cette mesure de dissuasion a pour vocation de réguler le flux touristique pendant les périodes critiques, mais sa véritable efficacité pour préserver la Sérénissime de la surcharge touristique reste à démontrer.

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Monde

Harris et Trump dans une course effrénée pour chaque voix, au cœur d’une campagne enflammée

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Harris et Trump dans une course effrénée pour chaque voix

Alors que la course pour la Maison Blanche entre dans sa dernière ligne droite, Kamala Harris et Donald Trump redoublent d’efforts pour rallier les voix dans une élection tendue. Une nouvelle polémique enflamme la campagne suite à des propos insultants envers les Portoricains lors d’un meeting républicain.

La candidate démocrate Kamala Harris et son rival républicain Donald Trump, engagés dans un combat acharné pour la présidence, se lancent cette semaine dans un ultime sprint de campagne à travers des États décisifs. Cet affrontement, suivi de près par les observateurs internationaux et dans un contexte mondial instable marqué par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, est déjà marqué par une participation anticipée record : plus de 41 millions d’Américains ont d’ores et déjà voté.

Les derniers sondages indiquent une bataille serrée. Kamala Harris, 60 ans, pourrait entrer dans l’histoire en devenant la première femme noire présidente des États-Unis. Face à elle, Donald Trump, 78 ans, espère effectuer un retour fracassant à la Maison Blanche, qu’il avait quittée en 2021 dans un climat de tumulte. Dans ce duel serré, les deux candidats intensifient leur présence dans les États-clés. Harris se rend ainsi dans le Michigan pour rencontrer les électeurs, où elle doit aussi répondre aux attentes de la communauté arabo-américaine, inquiète de la politique américaine envers Gaza et le Liban. Trump, quant à lui, concentre ses efforts en Géorgie, avec le soutien actif des chrétiens évangéliques, fervents partisans de son programme conservateur.

Le droit à l’avortement, question cruciale de cette élection, s’impose également comme un enjeu central. Harris a placé la défense des droits des femmes au cœur de sa campagne et prévoit de dénoncer l’attaque menée par Trump contre ces droits dans une allocution finale près de la Maison Blanche, rappelant symboliquement les événements du 6 janvier 2021.

La campagne républicaine de Trump a cependant été secouée par une controverse ce week-end, après des propos irrespectueux tenus lors d’un rassemblement au Madison Square Garden à New York. Un humoriste, parmi les invités, a offensé la communauté portoricaine en comparant leur île à une « décharge flottante », ce qui a suscité de vives réactions. L’équipe de Harris a rapidement réagi sur les réseaux sociaux, en particulier après que la candidate démocrate ait été aperçue dans un restaurant portoricain à Philadelphie, renforçant ainsi le soutien de cette communauté. Des figures influentes, dont les artistes Bad Bunny et Ricky Martin, ont également manifesté leur soutien à Harris sur les réseaux sociaux.

Dans cette dernière phase de campagne, chaque geste et chaque mot sont minutieusement scrutés, et la moindre déclaration a le potentiel d’influencer un électorat encore indécis. Face à un scrutin qui s’annonce historique et potentiellement décisif pour la société américaine, les deux candidats continuent de se battre pour rallier les voix nécessaires à une victoire dans un climat tendu et polarisé.

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