Dès ce jeudi, les contribuables français peuvent remplir leur déclaration en ligne, avec des délais variables selon les départements. Une campagne marquée par la fin du papier automatique et des ajustements contre l’inflation.
La période annuelle des déclarations de revenus débute ce jeudi pour les foyers fiscaux français. Les contribuables ont jusqu’au 5 juin au plus tard pour transmettre leurs données, selon un calendrier échelonné par zone géographique. Les départements sont répartis en trois groupes, avec des échéances fixées au 22 mai, au 28 mai ou au 5 juin selon leur numéro. Les déclarations papier, quant à elles, devront être déposées avant le 20 mai.
Cette année, une nouveauté majeure attend les contribuables : la fin de l’envoi systématique des formulaires papier aux trois millions de foyers qui avaient opté pour le numérique en 2023. Une économie de deux millions d’euros, selon le ministère, mais un changement qui pourrait générer des afflux dans les services fiscaux, selon les syndicats. Les usagers pourront toutefois demander une version papier sur simple requête.
Autre ajustement notable : les tranches du barème de l’impôt sur le revenu ont été revalorisées de 1,8 % pour neutraliser l’effet de l’inflation. Cette mesure vise à éviter qu’une hausse des salaires, destinée à compenser la vie chère, ne fasse basculer des ménages dans une tranche imposable supérieure. Le barème progressif reste inchangé, avec des taux allant de 0 % pour les revenus inférieurs à 11 497 euros jusqu’à 45 % au-delà de 180 294 euros.
Parmi les autres évolutions, le prélèvement à la source individualisé deviendra la règle par défaut pour les couples mariés ou pacsés à partir de septembre. Objectif affiché : mieux refléter la contribution réelle de chaque conjoint, notamment pour réduire les inégalités de genre souvent observées dans les foyers.
En parallèle, les hauts revenus (plus de 250 000 euros pour un célibataire) seront soumis à une contribution différentielle temporaire, avec un taux minimal de 20 %. Le gouvernement travaille également sur des mécanismes pour limiter l’optimisation fiscale agressive, sans pour autant rétablir l’ISF.
Pour accompagner les contribuables, un site dédié et une ligne téléphonique gratuite seront mis en place à partir du 21 mai par les experts-comptables. Une aide bienvenue dans un contexte où les services fiscaux font face à une charge accrue, malgré des effectifs en baisse.