Monde
Birmanie : l’accès au numérique, une lutte quotidienne contre la censure
Dans un pays en proie à la répression, les Birmans déploient des trésors d’ingéniosité pour rester connectés malgré les coupures et les interdictions.
En Birmanie, se connecter à internet ou passer un simple appel relève souvent du parcours du combattant. Quatre ans après le coup d’État militaire, les infrastructures de communication sont en lambeaux, et les autorités multiplient les restrictions pour isoler la population. Pourtant, malgré les obstacles, les habitants rivalisent de créativité pour garder le contact avec le monde extérieur.
Dans l’État Karen, à l’est du pays, Hnin Sandar Soe, 20 ans, se rend régulièrement dans un cybercafé équipé d’une connexion satellite. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, cette liaison est vitale : elle lui permet de suivre l’actualité, de poursuivre ses études et de communiquer avec sa famille. « Rester en contact, c’est une bouffée d’oxygène », confie-t-elle.
Le pays a pourtant connu une brève ère de libéralisation dans les années 2010, marquée par l’explosion des téléphones portables et des réseaux sociaux. Alors qu’une carte SIM valait autrefois l’équivalent de 1 000 dollars, les smartphones sont rapidement devenus accessibles, transformant les usages. Mais le putsch de 2021 a tout balayé. La junte a bloqué les plateformes en ligne, détruit les infrastructures et instauré des coupures d’électricité ciblées, plongeant des régions entières dans l’isolement.
Dans l’État Rakhine, à l’ouest, Saw Thein Maung a trouvé une solution pour répondre à la demande croissante. Il a installé des antennes sur des poteaux de dix mètres de haut, offrant un service de téléphonie publique. Ses clients, parfois prêts à payer des sommes conséquentes, veulent simplement garder le lien avec leurs proches. « Ils ne comptent pas les dépenses, ils veulent juste entendre la voix de leurs enfants », explique-t-il.
Certains optent pour des technologies plus sophistiquées, comme Starlink, le réseau satellitaire d’Elon Musk, introduit clandestinement dans des zones tenues par des groupes d’opposition. Dans un cybercafé de l’État Karen, des jeunes jouent en ligne tandis que des aînés discutent au téléphone, grâce à une connexion illégale mais indispensable.
En ville, les habitants contournent les interdictions en utilisant des VPN, malgré les risques. Les contrôles se multiplient, mais la détermination reste intacte. « Nos droits sont bafoués, mais nous trouverons toujours un moyen de résister », affirme un étudiant de 23 ans, sous couvert d’anonymat.
Entre répression et résistance, la Birmanie vit une véritable guerre de l’information. Pour ses habitants, chaque connexion est une victoire.
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