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Trente et un ans après les faits, le procès d’un cold case s’ouvre à Laon

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Un homme de 58 ans, déjà lourdement condamné pour des agressions sexuelles, comparaît pour le meurtre d’une adolescente survenu en 1994, crime qu’il nie farouchement en dépit de preuves ADN.

L’accusé a affirmé devant la cour d’assises de l’Aisne n’être pour rien dans la mort de Nadège Desnoix, lycéenne de 17 ans dont le corps avait été découvert en mai 1994 sur un chemin menant à son établissement, à Château-Thierry. Pascal Lafolie, âgé de 58 ans, reconnaît uniquement s’être trouvé sur les lieux ce jour-là, mais conteste toute implication dans l’homicide. Le magistrat ayant rappelé les circonstances du drame, l’homme est demeuré de marbre, le regard absent, alors que s’ouvrait l’un des plus anciens dossiers non résolus de France.

L’affaire était restée sans issue pendant près de trois décennies, malgré l’exploration de multiples pistes, y compris celle du tueur en série Michel Fourniret. L’enquête n’avait alors identifié ni suspect, ni témoin, ni mobile. La situation a basculé en 2021, lorsque de nouvelles analyses génétiques ont établi une concordance entre l’ADN de Pascal Lafolie, prélevé dans le cadre d’une autre affaire, et celui retrouvé sur l’accessoire capillaire de la victime.

L’homme n’en est pas à sa première confrontation avec la justice. Il a antérieurement écopé de lourdes peines pour des agressions sexuelles sur mineure et sur une jeune femme. Son parcours personnel est marqué par une enfance difficile, entre une mère malade et un père absent, ainsi que par un séjour en Afrique du Sud avant un retour en France à l’âge de dix ans. Il a ensuite connu une scolarité chaotique et une vie professionnelle faite d’emplois précaires.

À la barre, sa sœur cadette a évoqué des violences intrafamiliales, mentionnant une tentative de viol collective dont elle aurait été victime adolescente de la part de ses frères. Elle a décrit l’accusé comme un individu au caractère imprévisible, capable de basculer soudainement dans la violence. Bien qu’il ait initialement reconnu les faits en garde à vue, Pascal Lafolie s’est depuis toujours rétracté, imputant le meurtre à son frère aîné, décédé en 2021. Une exhumation et des prélèvements ADN réalisés en 2024 ont toutefois infirmé cette version.

L’avocat de la famille de la défunte a dénoncé la « mémoire sélective » de l’accusé, tandis que les proches de la victime estiment que la vérité ne viendra pas de sa bouche. La cour doit rendre son verdict jeudi. Pascal Lafolie encourt jusqu’à trente années de réclusion criminelle.

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