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Téhéran sous tension : une ville fantôme face aux frappes israéliennes

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Les rues habituellement bondées de la capitale iranienne sont désertées, tandis que les habitants oscillent entre résignation et résistance sous les bombardements.

L’effervescence caractéristique de Téhéran a cédé la place à un silence pesant. Les artères principales, comme l’emblématique avenue Vali-asr, habituellement saturées de voitures, sont désormais parcourues sans encombre. Les trottoirs, d’ordinaire animés, sont quasi vides, tout comme les commerces, dont beaucoup ont baissé leurs rideaux. Seuls quelques établissements, comme une boulangerie près du parc Mellat, tentent de maintenir une activité, malgré les coupures d’électricité qui compliquent les transactions.

La peur s’est installée après les récentes frappes israéliennes, dont l’une a visé un bâtiment proche du Croissant-Rouge local. « J’ai cru que c’était la fin », confie un boulanger, encore sous le choc. Les odeurs de fumée persistent dans certains quartiers, rappelant la violence des attaques. Les nuages épais qui obscurcissent le ciel témoignent des destructions causées par les bombardements, notamment sur des sites stratégiques et la tristement célèbre prison d’Evine.

Face à la menace, de nombreux habitants ont fui vers des régions plus sûres, comme les zones côtières de la mer Caspienne. D’autres, en revanche, refusent de quitter la capitale. « Je reste, quoi qu’il arrive », affirme un professeur de chimie, prêt à défendre sa ville malgré son manque d’expérience militaire. Pour certains, ces événements ont radicalement changé leur perception du conflit, effaçant toute sympathie passée envers l’Occident ou Israël.

Malgré la présence accrue des forces de sécurité et l’atmosphère tendue, quelques îlots de normalité subsistent. Dans les quartiers huppés du nord, des cafés ont rouvert leurs portes, où des clientes sirotent des boissons au son de musiques occidentales, comme pour défier l’angoisse ambiante. Une résilience fragile, dans une ville qui retient son souffle.

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