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L’hémicycle européen sous tension

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La présidence de la Commission européenne fait face à une double motion de censure, révélant les fractures croissantes au sein de la majorité parlementaire.

Le Parlement européen traverse une période de fortes turbulences politiques. Deux motions de censure déposées contre Ursula von der Leyen par les groupes d’extrême droite et de gauche radicale vont être examinées cette semaine. Bien que leur adoption semble improbable, ces initiatives mettent en lumière les divisions qui minent la coalition pro-européenne formée par les sociaux-démocrates, le centre et la droite.

L’atmosphère parlementaire s’est notablement dégradée depuis les élections de juin dernier, qui ont vu la montée en puissance des forces souverainistes. Les partenaires de coalition s’accusent mutuellement de compromission avec l’extrême droite, particulièrement sur les questions environnementales. Le centriste Pascal Canfin reconnaît la fragilité de l’actuelle majorité tout en soulignant l’absence d’alternative viable.

Les tensions se sont exacerbées après la conclusion de l’accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis, perçu comme déséquilibré par de nombreux parlementaires. La défense vigoureuse de ce texte par la présidente de la Commission n’a pas apaisé les critiques. Les relations entre les principaux leaders politiques, notamment l’Allemand Manfred Weber et l’Espagnole Iratxe Garcia, sont décrites comme particulièrement tendues.

Un vétéran de l’institution parle d’une situation « viciée » où « il n’y en a pas un pour rattraper l’autre ». Cette instabilité chronique pourrait trouver son point de cristallisation lors de l’examen prochain des projets de simplification des normes environnementales. Un diplomate européen évoque un Parlement « introuvable », dans l’attente d’une clarification politique.

Si le rejet des motions de censure ne fait guère de doute, leur simple existence témoigne des difficultés persistantes à maintenir une majorité cohérente. L’automne s’annonce décisif pour l’avenir de cette coalition, confrontée à des textes législatifs qui risquent de révéler l’ampleur des désaccords. L’histoire parlementaire européenne montre cependant que le renversement d’une Commission reste un scénario exceptionnel, la dernière démission collective remontant à 1999 dans des circonstances très particulières.

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