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Un distributeur automobile poursuivi pour négligence dans l’affaire des airbags Takata

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Pour la première fois en France, un concessionnaire fait l’objet de poursuites pénales après avoir omis d’avertir un client sur les risques liés à ces équipements défectueux.

L’affaire des airbags défectueux du fabricant japonais Takata, impliqués dans plusieurs accidents mortels à travers le monde, connaît un nouveau développement judiciaire en France. Un distributeur automobile basé à La Réunion a été mis en examen pour blessures involontaires, une première dans ce dossier complexe qui dure depuis plus d’une décennie.

Le concessionnaire Leal Réunion, représentant officiel de BMW sur l’île, est accusé de ne pas avoir rappelé à temps un véhicule équipé d’un airbag potentiellement dangereux. Cet équipement, susceptible de provoquer des blessures graves voire mortelles en cas de déclenchement, aurait dû être remplacé avant l’accident survenu en mai 2020. Le conducteur, grièvement blessé au visage, a porté plainte après avoir subi des séquelles permanentes.

Lors de son audition, la direction de Leal Réunion a reconnu n’avoir contacté ni par courrier ni par téléphone le propriétaire du véhicule impliqué. L’entreprise invoque des difficultés liées à la reprise d’un fichier client incomplet en 2013, ainsi qu’un manque de clarté sur les risques réels à l’époque. Elle souligne également que les restrictions sanitaires du printemps 2020 ont compliqué ses démarches.

Une expertise judiciaire conteste cette version, estimant que les avertissements aux propriétaires concernés n’ont véritablement débuté qu’après l’accident. Les juges reprochent à l’entreprise une inertie ayant privé la victime d’une chance d’éviter le drame. Le concessionnaire a fait appel de cette mise en examen, demandant à bénéficier du statut de témoin assisté.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large où près de 1,7 million de véhicules circulant en France sont concernés par un rappel récent. Plusieurs enquêtes pour tromperie aggravée et mise en danger d’autrui sont en cours, tandis que les plaintes se multiplient. Les autorités judiciaires centralisent progressivement les dossiers afin d’établir les responsabilités des différents acteurs impliqués dans cette crise industrielle sans précédent.

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