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Venezuela : un bras droit de l’opposition arrêté à deux jours du scrutin controversé

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À quelques heures des élections législatives boycottées par l’opposition, les autorités vénézuéliennes ont interpellé un proche collaborateur de Maria Corina Machado, accusé de « terrorisme ». Une manœuvre perçue comme une escalade répressive.

Juan Pablo Guanipa, figure majeure de l’opposition et allié de la leader Maria Corina Machado, a été appréhendé vendredi par les forces de l’ordre. Les autorités l’accusent d’avoir fomenté un complot visant à perturber les élections régionales et législatives prévues ce dimanche, scrutins que les opposants au régime de Nicolas Maduro ont choisi de boycotter en masse.

Le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello a qualifié Guanipa de « chef d’un réseau terroriste », annonçant son inculpation pour des charges incluant le blanchiment d’argent, l’incitation à la violence et des actes de terrorisme. Lors d’une allocution télévisée, des images montrant l’opposant menotté et encadré par des forces spéciales ont été diffusées, tandis que le ministre affirmait avoir saisi du matériel informatique contenant des « preuves » du prétendu complot.

L’arrestation intervient dans un contexte de tensions exacerbées depuis la réélection contestée de Maduro en juillet dernier, marquée par des accusations de fraude et un black-out sur les résultats détaillés. Maria Corina Machado, dont Guanipa partageait la clandestinité, a dénoncé une « stratégie de terreur étatique », saluant le courage de son compagnon de lutte dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Peu après son interpellation, un texte attribué à Guanipa a circulé en ligne : « S’ils me réduisent au silence, c’est parce qu’ils ont peur. Notre combat pour la démocratie ne s’arrêtera pas. » L’opposant y dépeint un régime acculé, usant de la répression pour étouffer toute dissidence.

Les autorités ont par ailleurs annoncé l’arrestation de 70 individus dans le cadre d’une vaste opération anti-terroriste, dont plusieurs étrangers, accusés d’avoir projeté des attentats contre des infrastructures sensibles. Ces révélations s’inscrivent dans une rhétorique récurrente du pouvoir, qui invoque régulièrement des menaces externes pour justifier son dispositif sécuritaire.

Ancien gouverneur élu de l’État pétrolier de Zulia, Guanipa incarne une opposition intraitable : il avait refusé en 2017 de prêter serment devant une assemblée qu’il jugeait illégitime, préférant la marginalisation politique au compromis avec le chavisme. Son profil symbolise les fractures d’un pays où chaque scrutin alimente la polarisation, tandis que 400 000 policiers et militaires seront déployés ce week-end pour encadrer un vote dont l’issue ne fait guère de doute.

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