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Une mobilisation paysanne pour contester l’abattage sanitaire en Ariège

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Face à l’ordre d’euthanasier un troupeau entier après un cas de dermatose nodulaire, des centaines d’agriculteurs ont dressé des barricades pour bloquer l’accès à l’exploitation, exprimant leur colère et leur solidarité.

Près de deux cents éleveurs et agriculteurs se sont rassemblés ce mercredi autour d’une ferme isolée des Bordes-sur-Arize. Leur objectif était d’empêcher l’accès aux services vétérinaires mandatés pour procéder à l’abattage total du cheptel, soit 208 bovins de race blonde d’Aquitaine. Cette décision administrative fait suite à la confirmation d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse, une maladie virale, au sein de l’élevage tenu par deux frères.

Dès les premières lueurs du jour, les manifestants ont verrouillé la seule route d’accès à la propriété, utilisant une quarantaine de tracteurs et des troncs d’arbres. Cette action de blocage, maintenue toute la journée, a rendu impossible toute intervention. Les animaux, ignorants du sort qui les menace, paissaient tranquillement sous les hangars.

Pour les deux exploitants, âgés de 55 et 58 ans, cette mesure représente la perspective de voir anéantir près de quatre décennies de travail. Leur fille, présente sur les lieux, a décrit un état de sidération totale au sein de la famille. Le sentiment d’une injustice profonde et d’une procédure inhumaine anime les protestataires, bien au-delà du cercle des proches. De nombreux soutiens, souvent sans affiliation syndicale, ont fait le déplacement, mus par un sentiment de solidarité professionnelle et la crainte de subir un jour le même sort.

La stratégie d’abattage systématique, décrétée par les autorités pour endiguer la propagation de l’épizootie, est vivement contestée. Les agriculteurs présents la jugent radicale et disproportionnée, arguant que le lien affectif et quotidien avec les bêtes ne saurait être compensé par des indemnisations financières. Des représentants syndicaux, notamment de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, ont dénoncé une « aberration » et une « absurdité », tout en coordonnant la résistance sur le terrain.

L’atmosphère sur place était tendue, parcourue de rumeurs quant à une éventuelle intervention des forces de l’ordre, qui ne s’est finalement pas matérialisée en milieu de journée. Les manifestants ont appris dans la matinée que la vache à l’origine du foyer était décédée. Ce cas est le premier confirmé dans le département depuis l’apparition de la maladie en France au mois de juin, après la détection de foyers dans les Pyrénées-Orientales en octobre.

Face à la grogne grandissante du monde agricole, le gouvernement a annoncé, la veille, l’ouverture de réflexions sur une campagne de vaccination préventive. Cette annonce semble pour l’heure insuffisante pour apaiser la colère des éleveurs, qui réclament une remise en cause immédiate des protocoles d’abattage total et attendent des réponses concrètes.

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