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Une école en deuil à Sarreguemines

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La communauté éducative est sous le choc après le décès d’une élève de neuf ans, dont la disparition soulève des questions sur le climat scolaire.

Des gerbes de fleurs blanches ornaient ce lundi les grilles de l’école élémentaire Montagne supérieure, témoignage silencieux de la douleur qui étreint Sarreguemines. La mort de Sara, enfant de neuf ans retrouvée sans vie à son domicile, a provoqué une vive émotion dans cette commune mosellane. Un mot d’adieu retrouvé sur les lieux oriente les investigations vers un suicide.

Dès la reprise des cours, une dizaine de parents s’étaient rassemblés devant l’établissement scolaire situé dans le quartier prioritaire de Beausoleil. Leur présence manifestait à la fois le soutien à la famille endeuillée et l’expression d’une inquiétude collective face à ce drame qui frappe une ville de vingt mille habitants. Plusieurs représentants de parents d’élèves ont été reçus par les services académiques.

L’Éducation nationale a fait part de sa profonde émotion après la disparition de cette élève de cours moyen. Le rectorat et la direction des services départementaux ont indiqué avoir immédiatement mobilisé leurs équipes pour accompagner élèves et personnels. Une cellule psychologique a été mise en place au sein de l’école.

L’onde de choc traverse la communauté éducative. « Nous avons vécu un week-end atroce, avec des nuits blanches », confie une mère de famille qui souhaite garder l’anonymat. Son témoignage traduit l’impuissance ressentie par certains parents face au système scolaire. « Quand nos enfants rapportent des difficultés, nous les encourageons à en parler à leurs enseignants. Mais souvent, rien ne change malgré nos démarches », déplore-t-elle.

Selon des éléments communiqués à l’agence de presse, la jeune Sara aurait été victime de moqueries de la part de certains camarades en raison de son physique. La fillette aurait même évoqué antérieurement des idées noires. Le parquet se montre toutefois prudent sur ces éléments, indiquant ne disposer d’aucune information confirmant ces allégations.

Une proche de la famille affirme qu’un signalement pour harcèlement avait été effectué auprès de l’établissement. Abnor, camarade de classe de neuf ans, décrit une enfant « joyeuse en classe » mais confrontée à des insultes en dehors des cours. Le jeune garçon livre une réflexion étonnante de maturité. « L’école est faite pour apprendre, pas pour harceler. Cela ne devrait exister nulle part ».

La mobilisation dépasse les frontières de la commune. Yoann Simon, habitant de Forbach voisine, est venu déposer une rose blanche en hommage. « Il faut faire évoluer les choses, le harcèlement mérite une réponse ferme », estime-t-il. Les fleurs déposées devant l’école ont finalement été retirées dans la matinée à la demande expresse de la famille.

Elsa Deichel-Bohrer, mère de deux élèves, souligne la nécessité d’un dialogue renforcé avec les enfants. « Ils ont besoin de comprendre ce qui s’est passé. Trois heures de sensibilisation annuelles ne suffisent pas face à la complexité du harcèlement scolaire ». Son propos résume le sentiment d’urgence qui anime désormais la communauté éducative.

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