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Un rapport onusien sur l’environnement publié sans l’aval des États

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Pour la première fois, les gouvernements n’ont pu s’entendre sur le résumé politique d’une évaluation scientifique majeure, révélant des fractures profondes, notamment sur l’avenir des énergies fossiles.

Les divisions internationales ont empêché l’adoption d’un texte de synthèse destiné aux responsables politiques. Ce document devait accompagner la publication du septième rapport sur les perspectives environnementales mondiales, une vaste étude scientifique du Programme des Nations unies pour l’environnement. Les délégations, réunies en octobre à Nairobi, n’ont pas trouvé de terrain d’entente après des discussions tendues, un fait inédit depuis le lancement de cette série de publications en 1997.

Les désaccords ont principalement porté sur les références à l’abandon progressif des combustibles fossiles, une proposition soutenue par de nombreux pays mais fermement contestée par plusieurs grands producteurs d’hydrocarbures. D’autres points de friction ont concerné des passages relatifs aux questions de genre ou aux subventions publiques considérées comme dommageables pour la nature. Dans une déclaration commune, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont déploré des manœuvres de diversion de la part de certaines nations, sans toutefois les nommer.

Le rapport scientifique, publié indépendamment de ce blocage diplomatique, dresse un constat sans appel. Il estime les investissements nécessaires pour parvenir à la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle et préserver la biodiversité à près de huit mille milliards de dollars. Les experts soulignent que le coût économique de l’inaction serait bien supérieur, tandis qu’une transition environnementale réussie pourrait générer des bénéfices annuels colossaux à partir de 2070.

Les auteurs insistent sur l’impérieuse nécessité d’une transformation complète du système énergétique mondial au cours des prochaines décennies. Cet échec à produire un consensus politique intervient dans un contexte multilatéral fragile, marqué récemment par des négociations difficiles sur la pollution plastique ou la décarbonation du transport maritime. Il illustre les défis persistants de la coordination internationale face à l’urgence écologique.

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