Nous rejoindre sur les réseaux

Politique

Un emprunt obligatoire pour les grandes fortunes proposé par les socialistes

Article

le

La proposition d’un prêt forcé auprès des contribuables les plus aisés suscite des réactions contrastées au sein de l’exécutif, entre rejet catégorique et ouverture prudente.

L’idée d’un emprunt obligatoire destiné aux ménages les plus fortunés, déposée par le groupe socialiste dans le cadre du projet de loi de finances, a provoqué mercredi des positions divergentes au sein du gouvernement. Le ministre de l’Économie Roland Lescure a immédiatement écarté cette perspective, estimant que la France n’avait « pas besoin » de ce mécanisme, tandis que la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a fait état d’une approche plus bienveillante, soulignant l’absence de position arrêtée sur le sujet.

Le dispositif envisagé concernerait environ vingt mille contribuables et prendrait la forme d’un prêt sans intérêt d’une durée de cinq ans, pouvant rapporter à l’État entre six et neuf milliards d’euros selon les estimations des sénateurs socialistes. Ses promoteurs insistent sur le caractère exceptionnel de cette contribution, qualifiée de « patriotisme fiscal », et soulignent qu’il s’agit d’une alternative à l’emprunt sur les marchés financiers.

Les réactions politiques traduisent des clivages profonds. Le groupe Les Républicains au Sénat a d’ores et déjà annoncé son opposition ferme, jugeant la mesure inacceptable. À l’Assemblée nationale, la députée insoumise Claire Lejeune y voit une « capitulation » des socialistes. Dans les couloirs du Palais du Luxembourg, des sources parlementaires laissent entendre que le texte n’a que peu de chances d’être adopté, son rejet étant considéré comme quasi certain lors du vote prévu en fin de semaine.

L’exécutif, qui doit composer avec les socialistes pour faire adopter le budget, maintient une position nuancée. Si Matignon souligne le caractère obligatoire problématique de la proposition, il n’écarte pas totalement le dialogue sur ses modalités de mise en œuvre. Cette initiative relance le débat sur la justice fiscale, un sujet qui continue de diviser la majorité présidentielle et ses partenaires politiques.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus