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Trump et l’Otan : une lune de miel inattendue

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Après des années de critiques acerbes, le président américain semble soudain séduit par l’Alliance atlantique, à la faveur d’un sommet soigneusement orchestré pour le charmer.

Le récent sommet de l’Otan à La Haye a marqué un tournant surprenant dans les relations entre Donald Trump et l’organisation militaire. Connu pour ses attaques répétées contre les alliés jugés trop timorés dans leurs dépenses de défense, le locataire de la Maison Blanche a cette fois quitté les Pays-Bas visiblement conquis. Les dirigeants européens ont déployé les grands moyens pour le séduire : promesses budgétaires, flatteries appuyées – comme ce surnom de « papa » lancé par Mark Rutte – et cadre protocolaire prestigieux, incluant une nuit dans un palais royal.

Lors de sa conférence de presse, Trump a même employé des termes étonnamment lyriques, évoquant « l’amour et la passion » des chefs d’État pour leur pays, un spectacle qu’il a qualifié d' »émouvant ». Sur ses réseaux sociaux, il a poursuivi dans cette veine, saluant une « journée merveilleuse » passée avec des dirigeants « attentionnés ». Un contraste frappant avec son premier mandat, où il avait menacé de quitter l’Otan et bousculé physiquement un Premier ministre monténégrin.

Cette métamorphose n’est pourtant pas le fruit du hasard. Les alliés ont méthodiquement préparé ce rapprochement, anticipant les demandes américaines sur le budget militaire et limitant la durée du sommet pour éviter toute friction. En contrepartie, certaines positions traditionnelles de l’Otan ont été adoucies, comme le soutien à l’Ukraine, absent de la déclaration finale. Kiev, privé de mise en scène diplomatique avec Trump, apparaît comme le grand perdant de ce réchauffement.

Reste à savoir si cette embellie durera. Le président américain a déjà averti qu’il surveillerait les engagements financiers des membres, promettant de faire « payer » ceux qui traîneraient des pieds. Avec trois sommets prévus d’ici la fin de son mandat, l’Otan devra maintenir ce fragile équilibre entre concessions et fermeté. Pour l’instant, la Maison Blanche affiche sa satisfaction, résumant l’événement par un clin d’œil complice : « Papa est de retour ».

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