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Tel-Aviv sous terre : quand le métro devient un abri contre les frappes iraniennes

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Alors que les missiles pleuvent sur la ville, des centaines d’Israéliens se réfugient dans les stations de métro et les parkings souterrains, transformant ces espaces en havres de fortune.

Dans les profondeurs du réseau ferroviaire de Tel-Aviv, des familles entières s’entassent sur des matelas improvisés, cherchant un répit face aux explosions qui secouent la surface. Depuis l’escalation des tensions avec l’Iran, ces lieux publics sont devenus des refuges pour ceux qui n’ont pas d’abri sécurisé chez eux. Un père serre son fils contre lui tandis qu’ils descendent l’interminable escalator, symbole d’un quotidien bouleversé par la guerre.

Pour Muriel, employée dans le tourisme, le métro représente désormais un havre de paix. Après avoir vécu l’angoisse d’un impact trop proche, elle y passe ses nuits avec sa chienne, loin du vacarme des sirènes. « Ici, l’atmosphère est apaisante, les gens sont solidaires », confie-t-elle, même si le confort reste rudimentaire. Autour d’elle, des retraités jouent aux cartes, des enfants s’amusent, et l’on tente d’oublier, l’espace de quelques heures, la menace extérieure.

Pourtant, la réalité ressurgit vite. Yeoudit, 86 ans, épuisée par ces allers-retours forcés, avoue son désarroi : « C’est trop dur. Le froid, le bruit… Mais où aller ? » Comme elle, plus de 60 % des habitants n’ont pas d’espace protégé à domicile, selon les estimations. Les associations distribuent vivres et jouets pour soulager les plus vulnérables, mais l’épuisement mental guette.

En surface, les stigmates des frappes sont visibles : immeubles éventrés, rues jonchées de gravats. Certains préfèrent les parkings souterrains, où des tentes ont été dressées à la hâte. Maya, 27 ans, veille sur ses enfants blottis contre elle. « Ils ne réalisent pas la gravité de la situation, pour eux, c’est une aventure », murmure-t-elle, le regard las. Autour d’eux, des familles scrutent leurs téléphones, guettant la moindre information.

Erlenn, éducatrice, observe des fillettes jouant aux dominos, insouciantes. « Je dois rester forte pour elles », souffle-t-elle, serrant une peluche contre sa poitrine. Dans l’obscurité des sous-sols, c’est toute une ville qui tente de résister, unie par la même volonté de survivre.

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