Raphaël Glucksmus tente de restaurer sa crédibilité lors d’un déplacement à Grenoble

L’eurodéputé, pressenti pour la présidentielle de 2027, a cherché à effacer les doutes soulevés par sa récente prestation médiatique en défendant une vision industrielle et sécuritaire de la gauche.

Le leader de Place publique Raphaël Glucksmus a effectué ce vendredi une visite à Grenoble, sur le site de l’entreprise chimique Vencorex en difficulté, avant de soutenir le candidat local de son mouvement aux municipales. Cette apparition sur le terrain intervient après une intervention télévisée jugée décevante par certains observateurs politiques, qui avait semé le trouble au sein de sa propre famille politique. Devant plusieurs centaines de personnes réunies pour l’occasion, l’élu européen a longuement développé ses propositions sur l’innovation, la relance industrielle, la démocratie et la sécurité, sans toutefois lever le voile sur ses ambitions présidentielles.

Alors que les débats politiques nationaux restent focalisés sur les questions budgétaires, Raphaël Glucksmus a plaidé pour une conception plus large de l’économie. Il a insisté sur la nécessité de construire une véritable politique industrielle, commerciale et de formation, soulignant que la transition écologique devait être présentée comme un projet économique concret. Selon lui, cette transformation représente une opportunité pour regagner en autonomie, en souveraineté et en puissance économique.

L’eurodéputé a par ailleurs appelé la gauche à s’approprier le thème de la sécurité, estimant qu’il fallait démontrer une crédibilité sur ce sujet grâce à une approche globale. Celle-ci combinerait des mesures de répression avec une action déterminée contre les causes profondes de la délinquance, notamment la marginalisation sociale et la disparition des services publics dans certains territoires. Il participera dimanche à Marseille à un rassemblement contre le narcotrafic, confirmant ainsi sa volonté d’investir ce champ politique.

Cette sortie grenobloise contraste avec sa prestation de mercredi soir sur LCI, où il avait paru moins assuré face aux questions portant sur le voile dans l’espace public, les retraites, la délinquance des mineurs ou l’usage des pesticides. Son entourage a défendu sa capacité à affronter les idéologues d’extrême droite, tandis que des voix critiques au Parti socialiste et chez Les Insoumis ont déploré une performance jugée insuffisante. Le député Paul Vannier a notamment qualifié son intervention de « vide, consternante et finalement insignifiante ».

Face à ces reproches, Raphaël Glucksmus a assumé ses hésitations, y voyant une forme de spontanéité et de sincérité en politique. Plus à l’aise sur les questions internationales, il a salué vendredi matin les récentes déclarations du chef d’état-major des armées concernant la nécessité d’un changement de mentalité face aux risques de conflit. L’eurodéputé, qui avait présenté en juin une ébauche de projet pour la France, poursuit ses déplacements discrets sur le territoire sans confirmer ni infirmer une candidature en 2027. Certains doutent cependant de sa réelle volonté de se lancer dans la course à l’Élysée, lui reprochant une forme de distance avec les réalités nationales et un leadership encore incertain au sein de la gauche.