Près de deux millions d’élèves dans des établissements sous forte influence phytosanitaire

_**Un quart des écoles, collèges et lycées français sont situés à proximité immédiate de zones agricoles où l’usage de produits phytopharmaceutiques est particulièrement intensif, selon une nouvelle analyse cartographique.**_

Les données, rendues publiques ce jeudi, indiquent que plus de 1,7 million d’élèves fréquentent un établissement scolaire soumis à une pression importante liée à l’emploi de pesticides dans un rayon d’un kilomètre. Cette situation concerne ainsi un site scolaire sur quatre en France métropolitaine.

Pour parvenir à ce constat, les concepteurs de ce baromètre inédit ont croisé le registre parcellaire graphique des cultures avec l’indice de fréquence de traitement phytosanitaire. Ces informations ont ensuite été confrontées à la localisation précise de tous les établissements scolaires. La méthodologie adoptée permet d’évaluer l’intensité des traitements à proximité des écoles sans pour autant constituer un diagnostic direct d’exposition ou de risque sanitaire pour les populations.

L’analyse fait apparaître des disparités géographiques marquées. La pression est significativement plus élevée pour les établissements situés à proximité des principaux bassins viticoles, des grandes plaines céréalières ou des zones d’arboriculture fruitière. À l’inverse, les écoles localisées en milieu urbain dense sont bien moins concernées. Cette cartographie rejoint les conclusions d’études récentes ayant montré que les riverains des vignobles présentent des niveaux d’exposition aux résidus de pesticides bien supérieurs à la moyenne nationale.

Les experts à l’origine de ce travail soulignent que ces résultats n’impliquent pas automatiquement un danger pour chaque élève. Ils estiment néanmoins que cette cartographie doit inciter à faire de la réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques à proximité des lieux d’enseignement une priorité des politiques publiques, dans l’objectif de mieux protéger les enfants dans leurs espaces de vie quotidiens.