Parkinson : le système immunitaire masculin en cause dans la prévalence de la maladie
Une étude américaine révèle que les hommes sont plus vulnérables à la maladie de Parkinson en raison d’une réaction immunitaire spécifique. Cette découverte ouvre des perspectives pour le dépistage précoce et de nouveaux traitements.
La maladie de Parkinson, une pathologie neurodégénérative qui affecte près de 10 millions de personnes dans le monde, touche majoritairement les hommes. En France, sur les 200 000 patients recensés, environ 60 % sont de sexe masculin. Cette disparité entre les sexes a longtemps intrigué les chercheurs. Une récente étude menée par l’Institut d’immunologie de La Jolla, en Californie, apporte un éclairage inédit sur ce phénomène.
Selon les travaux publiés, le système immunitaire des hommes réagirait de manière plus intense à une protéine cérébrale appelée PINK1. Cette protéine, essentielle au bon fonctionnement des neurones, serait perçue comme une menace par les lymphocytes T, des cellules immunitaires chargées de défendre l’organisme. Chez les hommes, ces cellules confondent PINK1 avec un agent pathogène, déclenchant ainsi une réaction auto-immune qui endommage progressivement les neurones. Les résultats de l’étude montrent que les hommes atteints de Parkinson possèdent six fois plus de lymphocytes T ciblant PINK1 que les hommes sains. Chez les femmes, cette augmentation est nettement moins marquée, ce qui expliquerait leur moindre vulnérabilité.
Cette découverte pourrait révolutionner la prise en charge de la maladie. En effet, les lymphocytes T impliqués dans ce processus sont détectables par une simple analyse sanguine, ce qui permettrait un diagnostic bien avant l’apparition des premiers symptômes. De plus, cette avancée ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques. « Nous pourrions développer des traitements visant à bloquer ces cellules immunitaires, maintenant que nous comprenons leur rôle dans la maladie », explique Cecilia Lindestam Arlehamn, immunologiste et co-auteure de l’étude.
La maladie de Parkinson, deuxième cause de handicap moteur après les accidents vasculaires cérébraux, se caractérise par la destruction progressive des neurones. Si les traitements actuels atténuent les symptômes, ils ne freinent pas l’évolution de la maladie. Cette nouvelle piste immunologique offre donc un espoir pour ralentir, voire stopper, la progression de cette pathologie dévastatrice.