Menace de nouvelles intempéries sur l’Asie du Sud-Est, la famine plane sur Sumatra

Alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir, de nouvelles précipitations s’annoncent en Indonésie et frappent déjà le Sri Lanka, compliquant les secours et aggravant les risques sanitaires.

Les autorités indonésiennes ont fait état d’un bilan provisoire de neuf cent huit décès sur l’île de Sumatra, consécutifs aux inondations et aux glissements de terrain survenus récemment. Quatre cent dix personnes restent portées disparues dans cette région occidentale de l’archipel. Le gouverneur de la province d’Aceh, particulièrement sinistrée, a alerté sur la menace imminente de pénuries alimentaires dans les villages isolés et les zones demeurant inaccessibles. Il a souligné que l’urgence humanitaire se déplaçait désormais des eaux vers la faim, les populations manquant cruellement de produits de première nécessité.

Dans le même temps, les services météorologiques prévoient le retour de pluies abondantes sur le nord de Sumatra, où de nombreuses habitations sont encore ensevelies sous la boue. Cette perspective compromet les opérations de sauvetage et de nettoyage, tout en maintenant sous pression les communautés déplacées. Des survivants ont décrit des conditions de survie précaires, contraints de partager des abris de fortune et des réserves alimentaires minimales. Certains expriment un sentiment d’abandon face à la réponse jugée insuffisante des autorités nationales, qui n’ont pas décrété l’état de catastrophe naturelle à l’échelle du pays.

Au Sri Lanka, la situation reste également critique. Les pluies de mousson persistent et entravent les efforts de secours, tandis que les autorités redoutent de nouveaux éboulements dans les régions centrales, les plus affectées. Le bilan officiel fait état de six cent onze morts et deux cent treize disparus, dans ce qui est considéré comme la pire catastrophe naturelle de l’histoire récente du pays. Plus de deux millions de personnes, soit près d’un dixième de la population, ont été affectées par ces intempéries.

Face à l’ampleur des dégâts, le gouvernement sri-lankais a annoncé un plan d’aide aux sinistrés, comprenant des compensations financières pour les familles des victimes et un soutien au relogement. La banque centrale a par ailleurs ordonné aux institutions financières de rééchelonner les crédits des personnes touchées. Les dégâts matériels sont considérables, avec des dizaines de milliers de maisons endommagées ou détruites, et environ cent cinquante mille personnes toujours hébergées dans des centres d’accueil. Les opérations de ravitaillement par voie aérienne se poursuivent vers les communautés isolées.

L’ensemble de la région subit les conséquences d’une saison de mousson particulièrement violente, couplée à plusieurs tempêtes tropicales. Le nombre total de victimes en Indonésie, au Sri Lanka, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam approche désormais les mille huit cents personnes. La communauté internationale est sollicitée, le Sri Lanka ayant officiellement demandé une assistance, tandis que des discussions sont en cours avec des institutions financières pour débloquer des fonds supplémentaires destinés à la reconstruction, dont le coût global pourrait se chiffrer en milliards de dollars.