Planète
L’Indonésie face à l’urgence, entre reconstruction nationale et appels à la solidarité mondiale
Alors que les provinces de Sumatra tentent de se relever après des crues meurtrières, la colère monte parmi les survivants. Les autorités locales, en désaccord avec la position de Jakarta, sollicitent directement l’appui des agences onusiennes.
Trois semaines après le passage d’inondations catastrophiques dans le nord de Sumatra, le paysage demeure celui d’une dévastation profonde. Les bilans officiels font état de plus d’un millier de décès et de centaines de disparus, laissant des communautés entières dans un dénuement absolu. À Pendigam, dans la province d’Aceh, les vestiges des habitations et des plantations émergent à peine d’une épaisse couche de boue. Pour des habitants comme Nurlela, la perte est totale. Après avoir vu sa maison et son commerce emportés par les eaux, elle erre aujourd’hui sans perspective, interrogeant un avenir désormais vide de repères.
Cette détraste matérielle et humaine s’accompagne d’une frustration croissante à l’égard de la gestion de la crise. Des collectifs citoyens et des étudiants se sont rassemblés devant le parlement provincial à Banda Aceh pour réclamer une accélération des secours et une déclaration officielle de catastrophe nationale. Selon eux, cette mesure faciliterait l’arrivée d’une assistance internationale et le déploiement de moyens logistiques supplémentaires. Une demande qui se heurte à la position ferme du gouvernement central. Le président Prabowo Subianto a réaffirmé que l’État indonésien maîtrisait la situation et disposait des ressources nécessaires pour conduire les opérations de sauvetage et de reconstruction, déclinant au passage les offres d’aide étrangères.
Cette posture suscite l’incompréhension parmi les acteurs de terrain. Des responsables d’organisations non gouvernementales estiment que le temps n’est plus aux considérations de souveraineté mais à une coordination de tous les efforts disponibles. En réponse à ce qu’elle perçoit comme une insuffisance de moyens, l’administration provinciale d’Aceh a pris les devants en adressant une requête formelle à plusieurs agences des Nations Unies. Elle mise sur l’expertise et les réseaux déployés par ces institutions au lendemain du tsunami de 2004 pour organiser une réponse humanitaire d’envergure. Le Programme des Nations Unies pour le développement et l’Unicef ont confirmé être en phase d’évaluation des besoins prioritaires.
Sur le terrain, l’urgence reste quotidienne. Des centaines de milliers de personnes sont toujours sans abri, dépendantes d’une aide alimentaire et médicale qui peine à parvenir jusqu’aux zones les plus isolées. Les défis logistiques sont immenses, avec de nombreuses routes et ponts coupés. Alors que les autorités centrales annoncent la création d’un groupe de travail pour superviser la reconstruction, les sinistrés, eux, attendent des actes concrets pour envisager ne serait-ce que les premiers pas d’un retour à la normale. L’écart semble se creuser entre les assurances données à Jakarta et la réalité vécue dans les villages submergés de boue.
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