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Le MoDem tisse sa nouvelle stratégie dans l’après-Bayrou

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Trois semaines après son départ de Matignon, l’ancien Premier ministre a profité de l’université de rentrée de son mouvement pour affirmer sa ligne politique, tout en esquissant un soutien conditionnel au futur gouvernement.

L’ancien chef du gouvernement a longuement défendu son action lors de son intervention devant les militants du Mouvement démocrate réunis en Vaucluse. Dans un discours d’une heure, François Bayrou s’est principalement attaché à dresser le bilan de son passage à Matignon, évoquant l’adoption du budget, les lois agricoles ou encore la réforme de la formation des enseignants. Le dirigeant centriste n’a consacré qu’une minute à évoquer son successeur, se contentant de réaffirmer le soutien du MoDem à l’équipe en cours de formation.

La question de la dette publique a constitué le cœur de son propos. L’ancien Premier ministre a martelé sa préoccupation face à l’endettement de la France, un problème qu’il juge fondamental et durablement ignoré. Il s’est dit fier d’avoir placé le pays devant ses responsabilités sur ce dossier, sans toutefois mentionner explicitement la dégradation des finances publiques sous les mandats d’Emmanuel Macron, dont il fut pourtant un soutien décisif en 2017.

En coulisses, les démocrates manifestent une inquiétude palpable concernant la future majorité parlementaire. L’annonce de Sébastien Lecornu excluant tout accord avec le Parti socialiste est perçue comme un risque de dépendance envers le Rassemblement national pour éviter la censure. Le président du groupe MoDem à l’Assemblée, Marc Fesneau, a clairement indiqué que le compromis devait se nouer avec la gauche, refusant que la majorité dépende des votes du parti d’extrême droite.

Le mouvement centriste prépare déjà les scénarios politiques à venir, y compris une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale qui serait défavorable à ses intérêts. Le MoDem maintient par ailleurs ses propositions fiscales, notamment sur l’impôt concernant les fortunes improductives, un point de divergence persistant avec la majorité présidentielle.

Dans les dernières minutes de son allocution, François Bayrou a surpris en exprimant son soutien à Nicolas Sarkozy, son ancien adversaire politique, concernant les conditions de son éventuelle incarcération dans l’affaire libyenne. Cette prise de position inattendue a clos une rentrée où le MoDem a surtout affiché sa détermination à peser sur les débats à venir, entre fidélité à ses convictions et pragmatisme politique.

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