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Le Japon, plaque tournante controversée du marché légal de l’ivoire

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_**L’archipel, qui abrite d’importants stocks historiques, est accusé par plusieurs pays et ONG de favoriser indirectement le trafic international et de compromettre les interdictions en vigueur ailleurs.**_

Le commerce légal de l’ivoire au Japon suscite des critiques croissantes sur la scène internationale. Le pays dispose en effet d’importantes réserves, constituées avant l’interdiction mondiale entrée en vigueur il y a plus de trois décennies. Ces stocks, qui peuvent être commercialisés sur le territoire national par des vendeurs agréés, alimenteraient, selon plusieurs observateurs, des circuits parallèles à l’étranger. Des défenseurs de l’environnement estiment que cette situation perpétue la demande et affaiblit les efforts de protection déployés dans d’autres nations.

Lors de récentes discussions internationales sur la faune sauvage, plusieurs pays africains ont explicitement pointé du doigt les lacunes du système japonais. Ils ont dénoncé des faiblesses dans l’application de la réglementation, qui permettraient à une partie de l’ivoire issu des stocks légaux de rejoindre des marchés illicites. Des données issues de saisies douanières semblent corroborer ces allégations, révélant des exportations clandestines significatives depuis l’archipel au cours des dernières années.

La position japonaise constitue un défi particulier pour les autorités chinoises, qui ont interdit le commerce sur leur sol. Des experts soulignent que la persistance d’un marché régulé au Japon complique la tâche des pays engagés dans une lutte ferme contre ce trafic. La demande locale pour les objets en ivoire, autrefois utilisés pour les sceaux ou certains instruments de musique, tend à diminuer. Cette évolution des mentalités contraste avec la persistance d’une forte attractivité pour ces articles dans d’autres économies asiatiques.

Face aux pressions, le gouvernement japonais maintient que son cadre législatif est suffisamment rigoureux pour empêcher toute contribution au braconnage. Il réaffirme la légalité de son marché intérieur, fondé sur la gestion de stocks acquis antérieurement aux interdictions internationales. Cette position a récemment été confrontée à des propositions, finalement rejetées, visant à autoriser la vente de certains stocks nationaux à l’étranger au nom du financement de la conservation.

Les opposants à toute libéralisation du commerce avertissent qu’une telle mesure risquerait de raviver la demande et d’offrir des opportunités supplémentaires aux réseaux criminels. Le débat oppose ainsi deux visions, l’une prônant une exploitation strictement contrôlée de ressources existantes à des fins de protection, l’autre exigeant une fermeture complète des marchés pour tarir définitivement la demande.

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